Les 5 assassins du jeune bassidji de 26 ans tué après l’avoir torturé d’une manière sauvage ont été condamnés à la peine capitale par pendaison par la justice iranienne.
Les cinq condamnés ont été reconnus coupables de la mort de Rouhollah Ajamian, le 3 novembre, lors de l’attaque près du cimetière de Karaj, à l’ouest de Téhéran.Il était membre de la milice des volontaires des Bassidj, liée aux Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique et d’élites de la République islamique.
Selon l’accusation, cet agent de sécurité, qui n’était pas armé, a été attaqué, déshabillé, poignardé, frappé avant que son corps nu ne soit traîné dans la rue. (Images dans la vidéo ci-dessous)
فيلم جديد للهجوم الوحشي علي الشهيد سيد روح الله عجميان في #كرج #ايران pic.twitter.com/prmCDc101S
— حسين مرتضى hoseinmortada (@HoseinMortada) November 4, 2022
Les cinq condamnés à mort ont été condamnés pour « corruption sur terre », l’un des chefs d’accusation les plus graves du code pénal iranien.
L’assassin d’Ajamian raconte
Le procès s’est déroulé en public et a été diffusé par la télévision d’Etat. Press TV a traduit une partie des aveux de l’un des 5 assassins, Mohamad Mahdi Karami.
Il y décrit en détails comment le jeune martyr a été torturé par des émeutiers qui s’étaient attroupés autour de lui.
« Plusieurs personnes l’avaient entouré et le frappaient. Il essayait de s’enfuir. Il le frappait à coup de pierres, de bâton, ou à la main », a-t-il raconté.
Il rapporte avoir vu « des couteaux de tailles et formes différentes et des oings américains ».
Il reconnait l’avoir frappé à la tête avec une pierre, et lui avoir donné trois coups de poing à la tête. Puis lui avoir asséné un coup de pied entre les jambes puis deux coups de pieds sur les genoux. Après qu’un émeutier lui a sauté sur les côtes.
En fin de compte, selon sa version des faits, un autre émeutier s’est approché de lui et l’a poignardé trois ou quatre fois.
Il reconnait aussi lui avoir trainé le corps dans la rue.
Au début de ses aveux, le meurtrier a fustigé l’influence des médias étrangers. La BBC persian et la Iran International, télévision à capitaux saoudiens, diffusant en persan depuis la Grande Bretagne sont les médias plus fustigés pour leur version biaisée des faits des émeutes qui ont éclaté en septembre, avec la mort de Mahsa Amini.
Version de l’AFP, comme pour la Syrie
L’AFP rapporte les faits de ce verdict en l’accompagnant de l’avis d’un soi-disant défenseur des droits de l’homme, dont les propos se veulent discréditer la justesse de la sentence.
Mahmood Amiry-Moghaddam, de l’organisation Iran Human Rights (IHR), basé en Norvège évoque « des procédures injustes et en l’absence de véritable procès » dans le but de « répandre la peur et de mettre fin aux manifestations ».
L’AFP se base aussi sur les allégations de celui-ci pour rapporter en premier les chiffres de ceux qui ont été tués dans les émeutes, les attribuant à la répression du mouvement, sans évoquer que des dizaines de membres des forces de l’ordre, des gardiens de la révolution et des bassidjis ont été tués.
« La répression du mouvement a déjà fait au moins 448 morts, selon un bilan établi par cette ONG le 29 novembre », rapporte l’AFP.
Avant de rapporter les chiffres officiels, de 300.
L’AFP y ajoute l’avis d’Amnesty International selon laquelle « l’Iran procède chaque année à plus d’exécutions que tout autre pays, à l’exception de la Chine ».
Cette couverture rappelle celle qui a été suivie lors de la guerre contre la Syrie, au cours de laquelle une autre organisation des droits de l’homme, l’Observatoire syrien des droits de l’homme, était accréditée pour livrer des informations.
Source: Divers