Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a affirmé que les États-Unis soutiennent les émeutes en Iran, pour faire pression sur Téhéran et le forcer à accepter leurs exigences dans les négociations sur l’accord nucléaire.
« Washington et d’autres pays occidentaux encouragent les émeutes en cours en Iran », a-t-il déclaré, lors d’une conférence de presse le dimanche 4 décembre, notant que « Washington vise à faire pression sur Téhéran pour qu’il lui fasse des concessions ».
Et M. Amir-Abdollahian d’ajouter : « Il y a des pays occidentaux qui profitent de ce qui s’est passé en Iran pour s’immiscer dans nos affaires intérieures », soulignant que son pays « ne permettra pas que des troubles et des assassinats se produisent sur son territoire ».
Le ministre iranien avait plus tôt critiqué le double langage emprunté par les responsables américains : « Les Américains nous font savoir par l’intermédiaire de certains ministres des Affaires étrangères qu’ils sont pressés de relancer l’accord sur le nucléaire, tandis que l’envoyé spécial américain pour l’Iran dit, à tort, que l’accord sur le nucléaire ne fait pas partie des priorités de Washington ».
Robert Malley, avait déclaré dans la journée du dimanche que les États-Unis « se concentreront davantage sur le soutien des manifestants dans le pays que sur le blocage des pourparlers pour relancer l’accord nucléaire international ».
Le samedi 3 décembre, dans une interview à l’agence Bloomberg , il avait déclaré que l’administration du président américain Joe Biden « ne perdrait pas de temps en pourparlers nucléaires avec Téhéran », assurant que l’intérêt de son pays « n’est plus sur les pourparlers nucléaires » et « cette question n’est pas à l’ordre du jour de Washington ».
En même temps, M. Malley a jeté la balle dans le camp adverse en disant que « l’Iran n’est pas intéressé de parvenir à un accord ».
Les 4 conditions iraniennes
Ses assertions contredisent les affirmations des responsables iraniens sur « leur sérieux pour conclure un accord nucléaire » qui soit « bon, fort et durable ».
Depuis le début de la relance de l’accord nucléaire, Téhéran insiste sur 4 questions fondamentales : les garanties sur le non-retrait des États-Unis de l’accord nucléaire, la levée des sanctions contre l’Iran et la vérification de ses effets, en plus de la fermeture du dossier de allégations politiques de l’Agence internationale de l’énergie atomique.
4 conditions des Occidentaux
En outre, un responsable de la sécurité iranienne a révélé que plusieurs pays occidentaux soutenant les émeutes en Iran ont annoncé qu’ils suspendraient ce soutien sous réserve du respect par les autorités iraniennes de plusieurs conditions.
Dans une interview avec la chaîne d’information iranienne arabophone al-Alam, il a précisé sous le couvert de l’anonymat que ces pays exigent en échange l’injection inconditionnelle de l’énergie sur fond de la crise énergétique actuelle, l’acceptation des exigences de l’Occident au sujet du dossier nucléaire, le règlement de différends avec le régime saoudien concernant les questions régionales et enfin l’arrêt de la coopération avec la Russie.
Au cours des deux derniers mois, des émeutiers et des voyous – dont beaucoup se sont révélés plus tard avoir des liens avec des parties étrangères – se sont livrés à des actes de violence contre les forces de sécurité, en plus des actes de vandalisme, de profanation des lieux sacrés et à des meurtres sous fausse bannière de civils pour incriminer la police iranienne.
« Pas de négociation sous la pression »
Ce lundi 5 décembre, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Nasser Kanaani a réaffirmé que l’Iran n’accepterait aucune négociation ni concession, sous la pression et l’intimidation.
Rappelant que l’entente et la négociation avaient leurs propres principes, le haut diplomate iranien a réitéré : « La position de l’Iran envers les pourparlers nucléaires reste totalement claire : nous avons rempli tous nos engagements dans le cadre du Plan global d’action conjoint (PGAC) alors que les États-Unis et les pays européens l’ont transgressé ; les Américains en sont mêmes sortis. »
Et de préciser : « Il est vrai que la République islamique d’Iran veut que le PGAC aboutisse, mais elle n’accepte pas de négocier, en position de faiblesse. Les Américains et les Européens ont, eux-mêmes, besoin de la relance de l’accord nucléaire et cherchent à poursuivre les négociations. »
« Un accord est à portée de main et les parties concernées peuvent arriver à l’entente, dans les plus brefs délais », a-t-il indiqué avant de conseiller aux parties européennes de ne pas se laisser manipuler par le gouvernement américain car ce seraient finalement eux qui devraient en payer le prix.
Source: Divers