L’Iran se prépare à remettre à Moscou les plans de l’une de ses armes les plus efficaces contre l’Occident, a déclaré le journal américain Politico, citant des diplomates occidentaux. Il s’agirait selon ces derniers du « réseau financier secret sur lequel il s’appuie pour échapper aux sanctions ».
Pendant des années, a souligné le journal, « Téhéran a contrecarré les efforts américains pour l’isoler et affamer son économie, en construisant un monde parallèle d’entreprises et de banques, y compris de grandes institutions financières basées en Europe et aux États-Unis, que les entreprises iraniennes utilisent pour échapper au contrôle des contraintes internationales et faire des affaires à l’extérieur ».
« A une époque où la Russie est confrontée à un isolement international croissant en raison de la guerre en Ukraine, l’Iran a proposé, selon des diplomates occidentaux, de partager son expertise dans l’art d’échapper aux sanctions », a-t-il ajouté.
Selon les diplomates « une série de réunions récentes entre de hauts responsables russes et iraniens, dont le chef de la Banque centrale d’Iran, Ali Salehullah Abadi et le vice-ministre de l’Economie Ali Fikri, ont notamment jeté les bases de cette coopération ».
Politico estime que « si Moscou peut copier le régime iranien, il peut espérer atténuer l’impact de bon nombre des sanctions auxquelles il est confronté, en particulier dans les secteurs pétrolier et gazier, qui constituent l’épine dorsale de son économie ».
« Un tel système donnerait au président russe Vladimir Poutine plus de flexibilité et de temps dans la guerre contre l’Ukraine ».
Les diplomates qui ont lancé l’alerte sur les techniques d’évasion des sanctions ont noté que des banques occidentales telles que la Commerzbank et la Deutsche Bank en Allemagne, ainsi que Citigroup aux États-Unis, ont joué un rôle, en aidant l’Iran à continuer de récolter des revenus d’exportation grâce à des transactions secrètes.
« Le danger est que les mêmes banques occidentales – que ce soit intentionnellement ou non – pourraient être entraînées par la Russie dans le même type de commerce », a mis en garde le journal selon lequel « quoique les sanctions américaines ont affecté négativement la production économique de l’Iran, le réseau financier parallèle à Téhéran a assuré la poursuite de l’économie ».
Parlant de l’économie iranienne, il a souligné que « l’inflation et le chômage en Iran sont élevés, mais son économie a récemment montré des signes de vie, avec une croissance de plus de 4 % au cours du seul dernier exercice, selon la Banque mondiale ». Faisant remarquer que le commerce extérieur de l’Iran s’est élevé à environ 100 milliards de dollars l’année dernière et a atteint son plus haut niveau depuis que Washington a réimposé les sanctions.
« Les exportations de pétrole de l’Iran ont presque diminué de moitié sous les sanctions pour atteindre environ 1 million de barils par jour, mais en même temps, Téhéran a réussi à maintenir un commerce solide dans d’autres domaines, tels que la pétrochimie et les minéraux… Malgré la baisse du volume de pétrole, le pays a récemment bénéficié de prix plus élevés, les recettes d’exportation ayant doublé l’année dernière pour atteindre environ 19 milliards de dollars ».
Et Politico de constater que « le pétrole iranien est attractif pour la Chine, principalement parce qu’il est relativement bon marché » pour le marché mondial.
Source: Médias