Venu au Liban parrainer au côté de l’ONU la conclusion de l’accord sur la démarcation des frontières maritimes avec l’entité sioniste, l’émissaire américain Amos Hochstein a refusé de répondre à la question du correspondant d’al-Manar.
« Hochstein a refusé d’écouter ma question après avoir parlé avec l’ambassadrice américaine Dorothy Shia et on m’a demandé de retirer le microphone d’al-Manar », a dit Hassan Hamza.
Dans les images qui ont filmé le point de presse qui a eu lieu au palais présidentiel de Baabda, après la rencontre de Hochstein avec le chef de l’Etat Michel Aoun, à peine Hamza a-t-il pris la parole avec son micro, en disant « M. Hochstein le micro est avec moi », celui-ci a paru perturbé. Il s’est alors adressé à Shia qui à son tour a parlé avec le conseiller médiatique du président Rafik Chlala, puis à Hochstein lequel a parlé avec la traductrice, pour enfin refuser de lui répondre.
La raison serait que Hamza travaille pour al-Manar, la télévision du Hezbollah lequel est enregistré sur la liste des organisations terroristes des Etats-Unis.
« C’est un jour historique dans les circonstances actuelles que nous parvenions à un accord qui redonne espoir et offre des opportunités économiques », a-t-il dit entre autres. Selon lui « personne ne prendra les revenus pétroliers et gaziers des Libanais ».
Aoun a accepté le contenu du message US
Lors de la rencontre de Hochstein avec le chef de l’Etat étaient présents le vice-président du Parlement Elias Bou Saab et le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib.
« Le président Aoun a reçu le message américain officiel et a accepté son contenu », a dit M. Bou Saab. En présence des membres de la délégation américaine.
Hochstein a par la suite rencontré les deux autres présidents de l’exécutif Najib Mikati et du législatif Nabih Berri.
Le premier l’a remercié pour ses efforts exprimant l’espoir de « réaliser une étape essentielle sur la voie de la valorisation des richesses gazières et pétrolières du Liban, ce qui contribuera à résoudre les crises financières et économiques que traverse le Liban et aidera l’État libanais à se relever ».
Selon le programme mis au point, il devra se rendre par la suite à Ras Naqoura, le siège des négociations, dernier point terrestre qui sépare la frontière maritime entre le Liban de la Palestine occupée, et où devrait se tenir la rencontre entre sa délégation, celles du Liban, de l’entité sioniste et de l’ONU.
La délégation isrélienne la plus nombreuse
La libanaise sera formée du Directeur général de la présidence de la république Antoine Choukeir, le délégué du gouvernement à la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) Mounir Chehadé, le membre de l’Organisme de gestion du pétrole Wissam Chabat, et le président du Conseil des consultations juridiques au ministère des Affaires étrangères Ahmad Arafat.
Côté américain, la délégation comportera l’ambassadrice américaine à Beyrouth Dorothy Shia.
Sera également présente de la part du secrétaire général des Nations unies, sa représentante polonaise au Liban, Joanna Frontka.
Quant à la délégation israélienne, elle sera la plus nombreuse: alors qu’elle était censée être limitée à trois personnes, elle comportera au moins sept personnes, conduite par un représentant du Premier ministre travaillant au bureau du conseiller à la sécurité nationale, ainsi que des directeurs du ministère de l’Énergie et des officiers de l’armée d’occupation.
Libanais et Israéliens, deux salles séparées
A Ras Naqoura, compte tenu des procédures convenues révélées par les médias libanais, le chef de la délégation libanaise devra remettre à Hochstein la réponse du chef de l’Etat tandis que le délégué du ministère libanais des AE remettra une copie des coordonnées des zones maritimes et économiques (ZEE) à déposer aux Nations Unies.
La réunion ne sera pas ouverte aux médias. Un seul photographe sera autorisé à prendre une photo du chef de la délégation libanaise pendant qu’il remet les papiers à Hochstein et une autre avec la coordinatrice des Nations Unies qui recevra les papiers des coordonnées.
Une troisième photo sera prise lorsque l’un de ces derniers devra remettre les papiers au chef de la délégation israélienne. Les Libanais dont la position officielle refuse toute normalisation avec « Israël » qui a mené deux guerres meurtrières contre le Liban, sans compter les 15 années d’occupation et les autres offensives aussi sanguinaires, ayant stipulé depuis le début des tractations qu’il n’y ait aucun contact avec eux.
Cette cérémonie de ce jeudi aura lieu dans la même tente de la FINUL où le comité tripartite libano-israélo-onusien se réunissait, Libanais et Israéliens se trouvant dans deux salles séparées, pendant plus de 12 années, sans jamais parvenir à un accord. Les Israéliens voulant s’en tenir à la ligne 1 qui mord quelque 860 Km2 dans la ZEE du Liban, les Libanais s’obstinant fermement à la 23.
Le dernier mot à sayed Nasrallah
Ce n’est que ces derniers quatre mois que les choses ont bougé et les tractations se sont accélérées, lorsque la plateforme Energean est arrivée le mois de juin dernier au champ de Karish pour en extraire le gaz pour le compte de Israéliens. Le Hezbollah est alors intervenu. Par la voix de son secrétaire général, sayed Hassan Nasrallah, il a menacé de le bombarder s’il n’y a pas d’accord de démarcation avec le Liban. Il a aussi envoyé trois drones, et d’autres choses en mer qui n’ont jamais été dévoilées mais que les Israéliens ont bien vues , sans oublier la vidéo publiée par son Média de guerre sur les coordonnées de tous les autres gisements maritines exploités par les Israéliens au large de la Palestine occupée, avec des photos à l’appui.
Il faut croire que les messages du Hezbollah ont bien été reçus, aussi bien par les Israéliens que les Américains. Quand bien même Hochstein a refusé de répondre à la question du correspondant de sa télévision. Hasard de l’histoire, si hasard est, pendant la finalisation de la conclusion de cet accord, sayed Nasrallah va prononcer un discours. Il faut croire qu’il aura le dernier mot!
Source: Divers