Aucun représentant du gouvernement américain n’a été invité au Future Investment Initiative (FII), une conférence économique internationale parfois surnommée le Davos du désert, prévue fin octobre à Riyad, a affirmé lundi l’organisateur, disant de transformer l’événement en une « plateforme politique ».
Cette décision, qui tranche avec les années précédentes, intervient dans un contexte de tensions entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, les principaux pays exportateurs de pétrole ayant annoncé une baisse de leur production.
Lancé en 2017 par le prince héritier Mohammad ben Salmane, le FII est destiné à attirer les investisseurs étrangers et promouvoir un plan de diversification de l’économie du royaume, ultradépendante de l’exportation de pétrole. La sixième édition débute le 25 octobre à Riyad.
Selon Richard Attias, directeur de l’Institut FII, qui organise l’événement, près de 400 chefs d’entreprises américains devraient participer cette année, mais « aucun représentant gouvernemental américain n’a été invité ». « Nous n’invitons pas trop de politiciens » car leur présence détourne l’attention des médias et « nous ne voulons pas que le FII devienne une plateforme politique », a-t-il affirmé à l’AFP.
M. Attias avait pourtant affirmé plus tôt, lors d’une conférence de presse, que « plus de 12 ministres de l’Economie et des Finances » seraient présents cette année. Il a également évoqué la possibilité d’une participation de chefs d’Etat, dont l’identité sera confirmée « dans les prochains jours », selon lui.
En 2017, le secrétaire au Trésor de l’ex-président américain Donald Trump, Steven Mnuchin, avait participé au lancement du FII. Il s’était retiré en 2018 en raison de l’indignation mondiale suscitée par le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. En 2021, Don Graves, secrétaire adjoint au Commerce de l’administration Biden, avait été convié à l’événement. Sollicitée par l’AFP, l’ambassade des Etats-Unis à Riyad n’a pas voulu commenter dans l’immédiat l’annonce faite par l’organisateur du FII.
Le 5 octobre, l’Opep+ -les 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) menés par l’Arabie saoudite et leurs 10 partenaires conduits par la Russie- a décidé de sabrer ses quotas de production, afin de soutenir les prix du brut qui étaient en train de baisser.
Dimanche soir, l’Arabie saoudite a de nouveau défendu la décision « purement économique » des pays exportateurs de pétrole, se disant « stupéfaite » des accusations de connivence politique avec Moscou, venant surtout des Etats-Unis. Selon M. Attias, les tensions entre Riyad et Washington ne devraient pas affecter l’évènement économique. « Au contraire, de plus en plus de représentants du secteur privé américain veulent participer au FII », a-t-il affirmé. « Nous ne faisons pas du tout de politique », a-t-il encore insisté. « Mais si les gens veulent parler de questions géopolitiques pendant l’événement, ils sont libres de le faire. »
Source: Médias