Les autorités irakiennes ont ouvert une enquête sur le vol de 2,5 milliards de dollars des fonds de l’administration fiscale dans une banque gouvernementale.
Les responsables irakiens ont annoncé que les autorités irakiennes ont ouvert une enquête sur le « vol de 2,5 milliards de dollars des fonds de l’administration fiscale dans une banque gouvernementale », dans une affaire qui révèle une fois de plus la corruption endémique dans le pays.
L’agence de presse officielle irakienne a publié Samedi une demande d’ouverture d’enquête envoyée par le ministère des Finances à la Commission d’intégrité, un organisme gouvernemental chargé de lutter contre la corruption. Les autorités n’ont pas révélé l’identité des personnes impliquées dans l’affaire.
Le livre officiel, daté du 12 octobre, dévoile le « vol de 3,7 billions de dinars irakiens (environ 2,5 milliards de dollars) du compte de l’administration fiscale générale à la banque AlRafidain ».
Le Premier ministre désigné, Mouhammad Al-Sudani, a écrit dans un tweet : « Nous avons placé ce dossier en première priorité de notre programme, et nous ne permettrons pas que l’argent des Irakiens soit volé, comme cela s’est produit avec les fonds de la Régie Générale des Impôts de la Banque AlRafidain. »
Il a ajouté : » Nous ne relâcherons jamais nos efforts pour lutter contre la corruption, qui s’est effrontément propagée dans les articulations de l’État et de ses institutions ».
Une lettre officielle émise par l’administration fiscale, qui a été divulguée aux médias, a révélé que 2,5 milliards de dollars avaient été retirés entre le 9 septembre 2021 et le 11 août 2022. Ces instruments financiers ont été émis à cinq entreprises, qui les ont payés directement en espèces.
Commentant l’affaire, un chercheur de Century International, Sajjad Jiyad, a écrit sur son compte Tweeter : « Les questions qui s’imposent : qui sont les véritables propriétaires de ces entreprises et qui a permis l’émission d’obligations à ces entreprises ? Comment est-ce passé inaperçu ? Qui sont les politiciens impliqués dans le processus de corruption et ce grand vol ? »
Dimanche, la Commission d’intégrité a déclaré avoir ouvert une enquête sur l’affaire, ajoutant qu’elle « a déposée ce dossier à la justice irakienne, et qu’elle y joindra les informations contenues dans le livre du ministère des Finances après l’avoir organisée selon les procès-verbaux , accompagnée des docuements émis par l’enquêteur et de les présenter auprès de la justice afin que celle-ci prononce les décisions appropriées contre les impliqués ».
Elle a ajouté : « Le pouvoir judiciaire avait précédemment émis des ordonnances de convocation contre de hauts fonctionnaires du ministère concernant des violations majeures et à l’abus scandaleux de l’argent public ».
Dans une interview Samedi, l’ancien ministre des Finances par intérim Ihsan Abdul-Jabbar a accusé un « groupe spécifique » d’être responsable, sans donner plus de détails.
L’Irak se classe au rang 157e (sur 180) dans l’indice de Perceptions de la corruption de Transparency International.
« La corruption endémique est une cause majeure de dysfonctionnement en Irak », a déclaré Jenin Plaschaert, l’envoyée des Nations Unies en Irak, dans son exposé au Conseil de sécurité, ajoutant : « Franchement, aucun dirigeant ne peut prétendre en être protégé ».
Et souvent, s’ils ont lieu, les procès dans des affaires de corruption visent des fonctionnaires occupant des postes secondaires, dans un pays où les revenus pétroliers constituent 90 % de ses revenus.
Source: Médias