La présidence libanaise a annoncé avoir reçu ce dimanche 9 octobre un appel téléphonique de la part de l’émissaire américain chargé du dossier de la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et la Palestine occupée, lui faisant part des derniers résultats de ses contacts.
Amos Hochstein a assuré au président Michel Aoun que « le cycle des discussions était terminé, les observations ont été identifiées et qu’il enverrait la version finale dans les prochaines heures », a rapporté le bureau médiatique du président de la République libanaise.
« Le Liban, pour sa part, étudiera attentivement la version finale de la proposition de Hochstein en vue de prendre la décision appropriée», a conclu le bureau.
Selon l’agence russe Sputnik, une source diplomatique libanaise a assuré que, pour Beyrouth, l’approbation finale de l’offre américaine de démarcation des frontières maritimes avec « Israël » est « liée au retour des réunions de Naqoura ».
« La tendance officielle libanaise est d’annoncer l’approbation initiale de l’offre, qui arrivera dans les prochaines heures, tout en liant l’approbation finale au retour des réunions de Naqoura dont les comptes-rendus seront rédigés et les coordonnées techniques fixées », a précisé cette source.
Et la source de Sputnik de poursuivre : « Après que le médiateur américain, Amos Hochstein, a clos les discussions sur l’offre américaine de délimiter la frontière maritime sud et sa volonté de présenter une formule finale révisée, le Liban aura atteint l’une de ses exigences, celle de ne pas opérer de lien entre l’exploration et l’extraction dans le bloc 9 et du champ inexploré nommé Qana aux négociations avec Israël de la compagnie française Total sur sa part des revenus de la partie sud de ce champ, située au sud de la ligne 23 ».
Chaud et froid chez les dirigeants israéliens
En ‘Israël’ les responsables israéliens ne cessent de souffler le chaud et le froid sur cette question.
Le 6 octobre, les médias israéliens avaient indiqué que le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a rejeté les demandes d’amendements du Liban à la proposition faite par écrit par Hochstein sur cette démarcation, demandes envoyées la veille.
Le lendemain s’est tenu le cabinet ministériel israélien restreint. S’abstenant de publier de communiqué, il a laissé aux médias israéliens le soin d’avancer qu’il s’est rangé derrière Lapid, alors que des responsables assuraient sous le couvert de l’anonymat qu’Israël ne refuse pas initialement la proposition américaine.
Samedi soir, c’est le ministre de la Défense israélien Benny Gantz qui est monté au créneau, évoquant l’imminene « d’un bon accord » tout en menaçant de destruction le Liban en cas de frappe. Israël est proche « d’un bon accord avec le Liban », a-t-il assuré dans une interview avec Channel 12, et a menacé « de détruire le Liban sur le Hezbollah commet l’erreur d’attaquer Israël ».
En réponse à l’ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui s’était offusqué contre Lapid, l’accusant de vouloir conclure l’accord avec le Liban, Gantz a dit que « s’il avait été au pouvoir, il aurait signé l’accord en fonction des intérêts sécuritaires et stratégiques ».
Tout en soulignant que quand bien même l’accord n’est pas conclu, l’extraction de gaz aurait lieu comme prévu,assurat que «nous sommes très proches de l’extraction de gaz », il a toutefois ajouté que « l’accord fera progresser la stabilité régionale et réduira l’influence de l’Iran au Liban. »
Gantz a aussi fait remarquer que « le Hezbollah tente de défier la plateforme de Karish via des pièces navales et non seulement par des drones ».
Dernière étape avant l’extraction… sans extraction
Ce dimanche, les médias israéliens avaient assuré dans la matinée que l’institution sécuritaire israélienne a autorisé à la société d’exploration gazière Energean d’achever la dernière étape du processus d’inspection dans le champ de Karish, laquelle précçde le lancement de l’extraction du gaz.
Il s’agit de la phase d’inspection au cours de laquelle du gaz sera pompé du champ Karish vers la plage, d’après la chaîne de télévision israélienne Channel 12, selon laquelle cette opération avait été reportée en raison de considérations logistiques par la société Energean.
Un responsable israélien informé a argué : « Le début de l’extraction du gaz du champ de Karish était prévu depuis un mois, mais des difficultés logistiques nous en ont empêché, et cela n’est pas lié à la sécurité ni aux négociations sur la démarcation des frontières maritimes avec le Liban, » selon ce qui a été rapporté par la chaîne israélienne Kan 11.
Selon le chroniqueur des questions israéliennes dans la télévision al-Manar, Hassan Hijazi, ce genre de justifications sur le report de l’extraction de gaz de Karish ne sont que des allégations mensongères qui ne persuadent ni les experts ni le public israélien qui savent très bien que la raison véritable en est les menaces du Hezbollah et de son numéro un.
Dans l’après-midi de ce dimanche, des médias israéliens ont rapporté que « Tel Aviv a demandé au médiateur américain Amos Hoichstein d’informer le Liban qu’il n’extraira pas aujourd’hui de gaz du champ de Karish » et que le test en question « n’indique pas le début de la production de gaz » , et qu’il « est concerné d’envoyer un message au secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah qu’il ne veut pas de guerre », rapporte le site israélien Walla, qui a longuement évoqué ses menaces « qu’au cas ou ‘Israël’ extrait le gaz de Karish, il aurait franchi la ligne rouge, ce qui conduira à une réaction ».
Sur ce site israélien d’information, un lecteur israélien a commenté: « Un gouvernement lâche aux mains des démocrates américains, … Si vous avez peur d’un tel coq, alors pourquoi sautez-vous sur une armée iranienne qui est des milliers de fois celle qui se cache dans un bunker », selon ses termes.
Source: Divers