A peine quelques jours après que Le Figaro a publié une enquête révélant l’implication de grandes entreprises françaises dans le meurtre d’enfants au Yémen avec le soutien de la France, la chaîne yéménite AlMasirah a fait état dans un rapport publié le jeudi 6 octobre des mouvements suspects des forces françaises dans les provinces du nord du Yémen en vue de piller les ressources pétrolières et gazières yéménites.
La crise énergétique en Europe due à la guerre en Ukraine et à la fermeture des robinets de pétrole et de gaz de la Russie aux Européens a mis la France dans une situation tellement difficile qu’elle cherche maintenant à aller s’emparer des ressources pétrolières et gazières yéménites, mais ce n’est pas tout.
Outre le soutien logistique et politique à Riyad et Abu Dhabi, a indiqué AlMasirah, la France a livré du matériel militaire, des munitions et des services de maintenance [pour environ neuf milliards d’euros, NDLR] à ces deux pays sans compter son implication directe dans les batailles sur la côte ouest du Yémen.
Suite à la révélation faite par Le Figaro sur l’implication des unités de combat françaises dans l’attaque contre la province yéménite de Hodeïda, le ministère français de la Défense s’est évertué à justifier son intervention sous prétexte de déminage des voies navigables, ce qui, selon le rapport, n’est rien d’autre qu’une échappatoire pour ne pas assumer la responsabilité des conséquences humaines et juridiques.
En effet, poursuit le rapport, plus de sept ans se sont écoulés depuis le déclenchement de la guerre contre le Yémen, mais les gouvernements en France n’ont pas changé la position hostile de Paris envers le Yémen dont l’indépendance ne va pas dans l’intérêt de la France.
Le rapport décrit les agissements de la France au Yémen comme prélude à la mise en œuvre du plan visant au pillage des ressources vitales du Yémen.
Il s’agit de la visite de l’ambassadeur de France il y a quelques jours dans la ville yéménite d’al-Mukalla, capitale de la province de Hadramaout pour discuter de l’extraction de gaz dans le port de Belhaf.
L’ancien ministre yéménite des Affaires étrangères, Abou Bakr al-Qirbi, avait annoncé plus tôt l’arrivée d’un groupe de forces militaires françaises dans le port de Belhaf, au sud de la province de Chabwa, à environ 350 km à l’est d’Aden (sud), pour la soi-disant mission de sécuriser d’importantes installations de l’extraction du gaz naturel liquéfié (GNL).
L’ancien ministre a déclaré que les préparatifs français étaient en cours pour exporter du gaz de l’installation de Belhaf à la lumière de l’augmentation du prix du gaz dans le marché mondial.
La France, ajoute-t-il, entend réduire la dépendance de l’Europe vis-à-vis du carburant russe dans le contexte de la crise énergétique mondiale exacerbée par le conflit en Ukraine.
Les installations de l’extraction du gaz naturel à Belhaf ont été mises en service en 2006 et fermées en avril 2015, un mois après le lancement de la campagne militaire de la coalition saoudienne contre le Yémen.
Depuis lors, Belhaf est devenue le principal bastion des forces émiraties au Yémen.
D’ailleurs, le gouverneur de Chabwa, Mohammad Saleh bin Adio, a accusé les Émirats arabes unis de s’emparer de Chabwa pour faire mainmise sur les ressources gazières de la province.
Pendant longtemps, la zone autour de Belhaf a été considérée comme bastion des terroristes d’AlQaïda dans la péninsule arabique, et les Émirats arabes unis ont été accusés de leur fournir des armes.
Une enquête menée par Amnesty International et CNN au début de 2019 a révélé que les armes occidentales vendues aux Émirats arabes unis se sont retrouvées entre les mains de groupes affiliés à AlQaïda.
La France fera-t-elle l’objet des frappes d’Ansarullah maintenant que la trêve a pris fin et que le mouvement a appelé les pétroliers occidentaux à se retirer du Yémen ?
Un haut responsable d’Ansarullah a déclaré que les forces armées du pays cibleraient les installations pétrolières au plus profond de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis (EAU) au cas où les droits du peuple yéménite ne seraient pas respectés.
S’exprimant lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision libanaise AlMayadeen, Mohammed al-Bukhaiti, membre du bureau politique d’Ansarullah a averti que les forces armées yéménites avaient la capacité de cibler l’Arabie saoudite et les installations pétrolières des Émirats arabes unis, si les demandes légitimes du peuple yéménite n’étaient pas satisfaites et que le blocus contre le pays se poursuivait.
Il a souligné que la Résistance yéménite disposait de missiles navals avancés et que si le blocus contre le Yémen n’était pas levé, ces missiles joueraient rôle décisif pour mettre fin à la bataille.
Qui dit le maintien du blocus contre le Yémen dit la poursuite de la guerre : Ansarullah n’acceptera pas de cessez-le-feu permanent ni à long terme, a noté le responsable, ajoutant que les pays agresseurs empêchent les navires d’entrer au Yémen par la force des armes, ce qui entraînera une riposte écrasante des forces yéménites.
Source: Avec PressTV