«Il y a urgence à agir, le combat ne s’arrêtera pas à l’hiver 2022-2023», a déclaré le 6 octobre le ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher dans son discours de lancement du plan de sobriété, en appelant à la «mobilisation générale».
Cette intervention s’est notamment tenue en présence de ministres et de chefs d’entreprise.
Le ministre a annoncé que le gouvernement entendait ainsi atteindre dans deux ans «10% de réduction de consommation énergétique», par rapport à 2019, une «première marche» pour atteindre la trajectoire de 40% préconisée pour 2050 par des experts du climat.
Rassemblées dans un document de 50 pages, «15 mesures phare» visent à répondre à cet objectif.
Les mesures principales incluent l’appel à moins chauffer et moins éclairer, l’encouragement au télétravail dans les administrations, ou encore l’incitation financière au covoiturage.
Une sobriété qui sera «choisie», loin de «l’écologie punitive» selon l’exécutif, car ce plan est le fruit d’un «travail de concert» avec l’ensemble du monde économique, a insisté Agnès Pannier-Runacher.
L’exécutif revendique une nouvelle manière de penser
Concluant la présentation du plan de sobriété, le Premier ministre Elisabeth Borne a tenu à souligner que de telles actions n’étaient pas «un effet de mode».
«La baisse de la consommation d’énergie doit s’inscrire dans le temps long. Ce n’est pas un effet de mode, le temps d’un hiver. C’est une nouvelle manière de penser et d’agir», a-t-elle dit.
Plus tôt, devant des entrepreneurs au Bpifrance Inno Génération (BIG) à Paris, Emmanuel Macron a défendu le plan : «Si la nation toute entière arrive à tenir cet objectif, qui est purement volontariste – il ne faut pas de décret de loi, de choses compliquées – si on se mobilise tous pour le tenir, dans les pires scénarios on passe l’hiver.»
Des mesures inefficaces ?
Sans surprise, le plan n’a pas convaincu les oppositions. La députée du Rassemblement national Marine Le Pen a constaté que «le plan « sobriété » présenté par le gouvernement n’[était] que la conséquence du saccage de la France par Emmanuel Macron».
«Celui qui se présente comme progressiste n’aura réussi qu’une chose, la tiers-mondisation de notre pays», a-t-elle ajouté sur Twitter.
Les Républicains (LR) ont pour leur part estimé que «plutôt que d’appeler à la responsabilité de chacun, il faudrait que le gouvernement reconnaisse ses propres responsabilités».
«Alors que nous produisons de l’électricité à 50€/MWh, nos entreprises payent 600€/MWh. Qu’attend le gouvernement pour prendre des mesures ?», questionne le parti de droite.
La députée de La France insoumise (LFI) Danielle Simonnet a noté une «incapacité du gouvernement à mettre en place des mesures de sobriété efficaces et […] ne repos[ant] pas toujours sur les mêmes : les plus précaires».
«Nous proposons un plan de sobriété solidaire avec une taxe sur les super-profits», a-t-elle expliqué.
La LFI a diffusé massivement sur les réseaux sociaux son plan, comme mettre en place «une tarification progressive de l’énergie» ou s’attaquer «aux gaspillages».
«A lire ce plan sobriété du gouvernement, il semble pas avoir encore pris la mesure de la crise à laquelle nous aurons à faire face cet hiver», a réagi Europe Ecologie Les Verts qui a également adressé son plan avec plusieurs mesures, dont «limiter légalement le chauffage en entreprise ou dans les administrations à 19°C» ou «interdire l’usage du gaz dans l’industrie quand c’est aisément remplaçable par des technologies renouvelables».
Source: Avec RT