Les choses vont désormais très vite dans le dossier de démarcation des frontières maritimes entre le Liban et la Palestine occupée. Beyrouth va donner dans les prochaines 24 heures sa réponse à la proposition américaine rédigée de concert avec l’entité sioniste. Elle comporte certaines « remarques », a annoncé lundi 3 octobre un responsable chargé des négociations.
Au terme de deux années de tractations, les dirigeants libanais avaient reçu le vendredi 30 septembre les propositions du médiateur américain Amos Hochstein, via l’ambassadrice des États-Unis, sur un accord définitif délimitant la frontière maritime.
Grâce à l’équation « Peuple, Armée et Résistance »
Le Liban va donner «une réponse à la dernière proposition» du médiateur américain Amos Hochstein «dans les prochaines 24 heures», comportant certaines «remarques» et des «amendements», a déclaré le vice-président du parlement Elias Bou Saab, à l’issue d’une réunion avec le chef de l’État Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berri et le premier ministre Najib Mikati. En présence des membres de la Commission technique chargée de suivre en détails cette affaire.
Selon lui, ce sont « la position et les observations unifiées et fortes du Liban qui nous ont conduit au résultat actuel aujourd’hui ».
Il a ajouté : « Le Liban a obtenu tous ses droits sur le champ de Qana, et je n’en dirai pas plus. »
Il a souligné que « l’ennemi israélien connaît la force du Liban, et elle est connue grâce à l’équation « Peuple, Armée et Résistance ».
«Nous espérons une réponse définitive avant la fin de la semaine», a-t-il conclu.
Sur la bonne voie
Pour sa part, le premier ministre a annoncé à la presse que l’accord était « sur la bonne voie », assurant que la position des responsables était «unifiée dans l’intérêt du Liban».
Il a indiqué avoir fait quelques remarques ainsi que le chef du Parlement Nabih Berri « et elles ont été prises en considération par la Commission technique et nous aurons une réponse qui sera envoyée au médiateur américain entièrement dans ce contexte ».
Les détails de la proposition américaine n’ont pas été révélés mais l’ensemble des responsables libanais ont fait part de leur optimisme quant à un accord ouvrant la voie à l’exploitation d’hydrocarbures. Elle donnerait une lueur d’espoir au pays en proie à une effroyable crise économique.
Aoun: Pas de partenariat avec la partie israélienne
Dans un tweet lundi, le Premier ministre israélien Yaïr Lapid qui avait salué la proposition américaine la veille, a déclaré qu’«Israël obtient 100% de ses besoins sécuritaires et même une partie des bénéfices du réservoir libanais» de Qana.
Mais Elias Bou Saab a assuré que «le Liban obtient en vertu de cet accord tous ses droits sur le champ gazier de Qana».
Le chef de l’État libanais Michel Aoun a assuré de son côté dans un tweet qu’il «n’y aura aucun partenariat avec la partie israélienne».
Hezbollah: Nous avons attrapé ‘Israël’ par le cou
Après leur suspension en mai 2021, le cours de tractations a connu une grande accélération avec l’arrivée en juin de la plateforme Energean au gisement offshore Karish, situé dans une zone contestée entre le large de la Palestine occupée et du Liban, surtout après la menace du secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah d’attaquer ‘Israël’ s’il entame l’extraction du gaz avant un accord sur la zone contestée.
En deux semaines pendant le mois de juillet, la résistance a envoyé 4 drones survoler le gisement de Karish. Sayed Nasrallah avait alors indiqué que le Hezbollah avait volontairement envoyé ces drones et qu’ils étaient destinés à être repérés et abattus.
Quelques mois auparavant, en février, la résistance avait envoyé un drone baptisé Hassan qui a réussi à pénétrer durant 40 minutes jusqu’à 70 kilomètres à l’intérieur des territoires nord de la Palestine occupée, avant de revenir au Liban, en dépit de l’activation du système de défense anti-aérien Dôme de Fer et des avions de chasse israéliens qui étaient mobilisés.
Lors de son dernier discours samedi 1er octobre, le numéro un du Hezbollah a déclaré que «les jours à venir seraient cruciaux».
Les autorités de l’occupation israélienne qui devaient lancer la production de gaz à Karish à la mi-septembre l’ont reportée jusqu’à la mi-octobre. Elles sont pressées sur l’entrée en production de ce gisement afin de doper les livraisons de gaz à l’Europe qui cherche à remplacer le gaz russe dont les approvisionnements ont nettement baissé puis définitivement suspendus, en raison des sanctions occidentales contre la Russie, en guerre en Ukraine et de deux explosions d’origine encore inconnue contre les deux pipelines Nord Stream 1 et 2 la semaine passée .
Le dimanche 2 octobre, Mohamad Raad, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah a affirmé que « le parti fait face à un ennemi qui n’accepte personne d’autre dans la région, mais nous l’avons attrapé par le cou lorsque nous avons remarqué son besoin d’investir du gaz ».
Source: Divers