L’Organisation des Forces de mobilisation populaire (Al-Hachd al-Chaabi) qui combat Daech en Irak a annoncé avoir contrecarré un plan visant à cibler la sécurité du pays dans quatre provinces, pendant la marche d’al-Arbaïne, selon l’agence de presse irakienne (INA).
« Sous la supervision du chef d’état-major des Forces de mobilisation populaire, et grâce aux efforts de renseignement élevé, et un suivi méticuleux, et après avoir obtenu des approbations judiciaires », la mobilisation populaire a mené une « opération préventive généralisée au nom de la deuxième dissuasion, au cours de laquelle un complot hostile à la sécurité du pays a été déjoué et à la marche d’al-Arbaïne », a précisé l’organisation dans un communiqué.
La marche d’al-Arbaïne est une procession réalisée chaque année, pour commémorer le 20 du mois de Safar, le quarantième du martyre de l’Imam Hussein (s) petit-fils du prophète Mohamad (P), tué en 61 de l’Hégire à Karbala, par l’armée de Yazid fils de Moua’wiyat, le deuxième de la dynastie des Omeyyades.
Depuis plusieurs années, elle est devenue une cérémonie internationale à laquelle affluent depuis près de 80 pays des millions de fidèles. Quatre l’an dernier, selon les sources officielles irakiennes, ainsi que 16 millions d’Irakiens venus de toutes les régions du pays, en plus de 500 mille expatriés.
Ils entament une marche à pieds depuis la ville sainte de Najaf, où se trouve le mausolée de l’Imam Ali, vers la ville sainte de Karbala, lieu des sépultures de ses deux fils l’Imam Hussein et Abou al-Fadl al-Abbas où se déroule le summum de la célébration.
Selon le communiqué du Hachd al-Chaabi, le plan déjoué était dirigé contre les gouvernorats sacrés de Karbala, Babel, Muthanna et Diwaniyat, par des ex-membres du Baas, le parti du dictateur déchu Saddam Hussein.
« Le Hachd al-Chaabi a pu arrêter un réseau efficace, comprenant des membres de commandement régionaux ainsi que des dirigeants de branches » du parti interdit, a précisé le communiqué qui a tenu à signaler que le traitement des détenus respecte « les procédures légales fondamentalement « .
Les persécutions dans le sang et le mensonge
Selon le centre d’études libanais « Union pour les recherches et le développement » (U Feed), durant son règne, l’ex-dictateur déchu et exécuté Saddam Hussein a interdit cette marche et les chemins menant à la ville de Karbala étaient semés de dangers.
En 1977, les passagers d’un bus se rendant à la ville sainte ont été enterrés vivants avec leur véhicule.
Les forces irakiennes réprimaient les visiteurs, les insultaient et capturaient ceux qui fréquentaient régulièrement le mausolée de l’Imam Hussein.
Un ex-membre du Baas, Adwane Barazane a reconnu que le régime fabriquait de toutes pièces le chef d’accusations attribuées aux visiteurs chiites qui avaient été capturés alors qu’ils se rendaient à Karbala.
« Le régime ciblait les visiteurs par le biais des services de renseignement, des camarades du parti, de l’Armée populaire, ainsi que de la police, et toutes les condamnations à mort qui ont eu lieu à cette époque n’étaient pas légales » a-t-il affirmé selon U Feed citant les medias irakien al-Naba’ et américain New York Times.
Nombreux ont péri sous la torture, a reconnu Barazane.
Dans certains cas, des combats éclataient entre les fidèles et les éléments des forces irakiennes.
Des Intifadas, en dépit des milliers de martyrs
L’une des plus grandes confrontations a éclaté entre le 4 et le 7 février 1977. Elle a été baptisée la Grande Intifada de Safar. Alors qu’une foule immense de plusieurs millions d’Irakiens s’étaient rassemblés sur la route menant de Najaf à Karbala, arborant les slogans husseinites, Saddam a ordonné de la bombarder au moyen de ses avions de combat et d’ouvrir le feu sur elle. Il y a eu des centaines de tués et de blessés et des milliers d’arrestation. Certains ont entièrement disparu.
De même en avril 1992, l’ex-dictateur a ordonné de bombarder les villes saintes de Najaf et de Karbala, via des missiles sol-sol et air-sol. Les bombardements aériens ayant été perpétrés par des hélicoptères livrés par les Etats-Unis. Ils ont causé des dommages considérables dans les mausolées de l’Imam Ali à Najaf, de ceux de ses deux fils l’Imam Hussein et al-Abbas à Karbala.
On estime à 30.000 fidèles le nombre de ceux qui avaient alors été tués. Ils ont été enterrés dans des charniers.
Pourtant, an auparavant avait eu lieu l’Intifada d’al-Chaabaniyat, à l’issue de la seconde guerre du Golfe entre l’Irak et le Koweït. Y avaient alors participé plusieurs factions irakiennes chiites et kurdes.
Elle avait impliqué des centaines de milliers d’Irakiens, des civils et des soldats ayant déserté l’armée qui avaient déserté l’armée irakienne qui les avaient abandonnés à leur sort, dans 14 mouhafazats sur les 18. Ils s’étaient révoltés contre le régime de Saddam après le retrait de ses forces du Koweït, où ils les avaient envoyées envahir ce pays voisin sur un feu vert latent des Etats-Unis.
Ces derniers ont par la suite envoyé toutes leurs forces armées pour les en expulser et détruire l’armée irakienne. Celle-ci s’était targuée d’être sortie triomphante de la guerre de 8 années contre la République islamique, (1980-1988) grâce à une aide militaire, logistique et des renseignements des pays du Golfe et des puissances occidentales.
Le cousin de Saddam, le général Hussein Kamal, avait ordonné de bombarder le mausolée de l’Imam Hussein et aux chars d’entrer dans la ville sainte, lançant sa phrase que lui retient l’histoire : « Plus de chiites à partir d’aujourd’hui ».
Elle lui rapporte aussi d’avoir dit en face du mausolée : « Tu t’appelles Hussein et moi aussi je m’appelle Hussein ».
Durant ce mois, quelque 100.000 et 180.000 Irakiens chiites étaient tombés en martyrs, selon le juge d’instruction en chef du procès de Saddam, Raed Jouhi. 5.000 membres des forces de l’ordre et de l’armée irakiennes dont des responsables et des officiers y avaient péri dans les combats et dans les liquidations exécutées par les factions des révolutionnaires.
L’intifada Chaabaniyat n’a duré qu’un seul mois, celui de mars , qui a coïncidé en cette année 1991 avec celui de Chaabane de l’Hégire. D’où son appellation.Ni son échec, ni la répression sanguinaire du régime n’ont toutefois réussi à en venir à bout de la volonté des Irakiens et prévenir la Grande Intifada de Safar.
En 1993, face à la persévérance historique des musulmans chiites irakiens, prêts à tous les sacrifices et à tous les périls, pour sauvegarder et exercer librement leurs rites et leurs croyances, dont la marche d’al-Arbaïne, Saddam Hussein a eu recours à un autre moyen pour les persécuter. Il lancé « une campagne de foi » qui avait pour but de propager l’extrémisme dans les milieux des musulmans sunnites et les monter contre le frères chiites.
(A SUIVRE)
Source: Divers