Le ministère russe de la Justice a exigé la fin des travaux de l’agence juive Sokhnout en Russie. Disposant d’un siège principal dans la ville sainte occupée d’al-Qods, c’est la plus grande organisation juive au monde qui aide les Juifs à émigrer vers les territoires palestiniens occupés.
Selon l’agence russe Interfax, l’affaire devant le tribunal de Moscou est liée à des violations non précisées par l’agence de la loi russe. Le ministère russe a renvoyé le dossier de l’agence juive à la justice compétente, réclamant sa liquidation.
«Le tribunal a reçu une plainte administrative du département principal du ministère de la Justice à Moscou demandant la dissolution (…) de l’organisation à but non-lucratif “Soutien des liens avec la diaspora juive, Agence juive Sokhnout”», a indiqué la porte-parole du tribunal Basmany de Moscou, Ekaterina Bouravtsova, citée par les agences russes.
Faisant part des craintes israéliennes de la suspension des activités de cette agence, des médias israéliens ont exigé des éclaircissements de la Russie sur les procédures judiciaires contre elle.
Il y a quelques jours, ils avaient mis l’accent que le président russe Vladimir Poutine avait signé une nouvelle loi russe pour «paralyser les organisations juives et israéliennes » en Russie.
Le journal israélien Jerusalem Post a rendu compte que la loi que Poutine a signée mercredi, élargit la définition des « agents étrangers » pour inclure toute personne soupçonnée d’être sous influence étrangère. Rapportant selon le Moscow Times que « la nouvelle loi inclura désormais, ceux qui participent à des activités que les autorités considèrent comme contraires aux intérêts nationaux de la Russie ou qui reçoivent un soutien de quelque nature que ce soit, pas seulement de l’argent, de l’étranger. » Selon le Jerusalem Post, l’Agence juive est accusée de collecter à la façon d’une agence des renseignements illégalement des informations sur des ou les citoyens russes .
Selon le journaliste et analyste russe francophone Mikhail Egorov, d’innombrables personnalités russes du milieu du show business, ayant fait fortune en Russie, ont fui en ‘Israël’ et demandé la nationalité israélienne, puis ils se sont mis à critiquer la politique russe depuis là-bas.
Selon le site Slate.fr, depuis le début de l’opération russe en Ukraine en février dernier, il est estimé que près de 10.000 Russes de confession juive qui ont demandé et obtenu la nationalité israélienne, contre 800 les mois précédents.
Sachant que les statistiques publiées par la Berman Jewish Data Bank rendaient compte de près de 165.000 personnes de confession juive vivaient en Russie en 2019, soit «la sixième plus grande communauté juive en dehors d’Israël», souligne Politico. Le site rapporte que les juifs de Russie sont terrifiés à l’idée de critiquer cette guerre.
Vladimir Khanin, professeur à l’université d’Ariel en ‘Israël’ et spécialiste de la diaspora juive estime à près d’un tiers des juifs de Russie qui sont opposés au conflit. «La plupart “ne sont pas contents” de la situation, mais ont trop peur de s’exprimer.»
Le rédacteur en chef du journal numérique Rai al-Yaoum, Abdel Bari Atwane avait début juillet analysé les raisons pour lesquelles le gouvernement russe avait sommé à l’Agence juive de cesser ses activités dans tout le pays, pour la première fois en trente ans. Il pense que cette décision serait plutôt liée aux tensions croissantes dans les relations israélo-russes.
Il a rappelé la position hostile à la guerre de l’actuel Premier ministre Yaïr Lapid qui était alors ministre des Affaires étrangères et sa demande de rejoindre les sanctions occidentales contre la Russie.
M. Atwane rapporte que des centaines de réservistes militaires et d’agents du renseignement israéliens se sont « portés volontaires » pour combattre en tant que mercenaires dans les milices ukrainiennes, sous le président Volodymyr Zelensky – qui dit vouloir faire de l’Ukraine un « deuxième Israël ».
Il a aussi indiqué qu’une grande partie des médias israéliens diabolisent sans interruption la Russie et Poutine, comparant celui-ci à Hitler et à Néron, et l’accusant d’avoir commis des crimes de guerre qui ne doivent pas rester impunis.
Source: Divers