Le président turc veut voir si la Suède va respecter ses engagements tenus lors du mémorandum trilatéral conclu mercredi 29 juin à Madrid afin qu’il donne son autorisation à son adhésion ainsi que celle de la Finlande à l’OTAN.
« La Suède s’était engagée auprès de la Turquie à extrader 73 terroristes », a déclaré Recep Tayyip Erdogan jeudi 30 juin, dans un communiqué de presse après la réunion des dirigeants de l’OTAN à Madrid.
Il a assuré que son pays allait « suivre de près la mise en œuvre des questions inscrites dans le mémorandum tripartite signé avec la Suède et la Finlande pour prendre les mesures nécessaires en conséquence », faisant remarquer que le mémorandum ne peut passer qu’après son approbation par le Parlement turc.
Il a expliqué que selon le protocole d’accord tripartite, « la Suède et la Finlande doivent assumer leurs responsabilités », ajoutant qu’elles devraient éliminer les organisations kurdes PKK, YPG, BYD ainsi que celle de son adversaire politique accusé d’avoir concocté la tentative du coup d’état de 2016, Fethullah Gülen. M. Erdogan s’attend aussi à ce que ces deux pays complètent les réglementations légales pertinentes.
Le président turc a ajouté : « Ce dont nous avons été témoins lors du processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN montre les lignes rouges de la Turquie en ce qui concerne le dossier du terrorisme ». Selon lui, l’OTAN doit montrer sa détermination à combattre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, et « que cela ne doit pas rester de l’encre sur papier ».
Il a souligné que la Suède envisageait de renvoyer 60 personnes recherchées en Turquie et qu’elle avait porté le nombre de personnes recherchées lors des récentes négociations à 73, commentant : « Nous verrons si elle tient sa promesse ».
En réponse à une question selon laquelle la Turquie pourrait bloquer l’adhésion de la Suède à l’OTAN si elle n’extrade pas les personnes recherchées, Erdogan a répondu: « Bien sûr, je regarde les promesses, et s’ils ne les mettent pas en œuvre, nous ferons le nécessaire dans le cadre de la accord. »
Finlande: « de très bonnes raisons » pour l’extradition
Son ministre des Affaires étrangères, Pekka Haavisto, a déclaré que son pays n’acceptera pas de modifier sa législation et ne pourrait pas extrader les personnes réclamées par la Turquie à moins qu’il n’y ait de « très bonnes raisons ».
« Si la condition de la ratification par la Turquie de l’adhésion de la Finlande à l’OTAN est une modification de notre législation, il est peu probable que la Finlande fasse de telles concessions », a déclaré Haavisto, vendredi 1er juillet, lors d’une conférence de presse à Helsinki après des entretiens avec son homologue polonais.
Selon le ministre finlandais des Affaires étrangères, « le (protocole d’accord tripartite entre la Turquie, la Finlande et la Suède) ne dit rien sur les modifications de la loi ou quoi que ce soit de ce genre ».
Il a poursuivi : « Nous n’avons pas contracté de telles obligations », ajoutant : « Tout ce qui a été convenu a été écrit sur papier. Différents points de vue peuvent être exprimés, mais il ne peut y avoir d’accord sur autre chose que ce qui est indiqué dans le texte du document. »
Haavisto a noté que la Finlande ne pouvait accepter les demandes de la Turquie d’extrader des personnes qu’elle considère comme des terroristes que « s’il existe des preuves irréfutables ».
« Je comprends que les Kurdes de Finlande et de Suède soient inquiets, mais en ce qui concerne l’extradition, la raison doit être un crime terroriste qui a également été prouvé en Finlande. De plus, la Finlande s’est engagée à ne pas extrader les personnes en attente de torture ou la peine de mort », a poursuivi le ministre finlandais des Affaires étrangères. .
Source: Médias