Le «coût humain» de la bataille de Severodonetsk, ville stratégique de l’est de l’Ukraine, est «terrifiant», a déclaré le lundi 13 janvier le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que les Russes y ont renforcé leur contrôle ces derniers jours.
«Le coût humain de cette bataille pour nous est très élevé. Il est juste terrifiant», a lancé Volodymyr Zelensky dans son allocution quotidienne aux Ukrainiens diffusée sur Telegram.
«La bataille du Donbass restera sûrement dans l’histoire militaire comme l’une des batailles les plus violentes en Europe», a appuyé le président ukrainien, cité par l’AFP.
«Jusqu’à 100 soldats ukrainiens» sont tués et «500 blessés chaque jour» dans les combats avec l’armée russe, avait déclaré jeudi le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.
Volodymyr Zelensky avait de son côté indiqué le 1er juin que son armée perdait «entre 60 à 100 soldats» par jour.
La prise de cette cité donnerait à Moscou le contrôle de la région de Lougansk et lui ouvrirait la route d’une autre grande ville, Kramatorsk, capitale de la région voisine de Donetsk. Une étape indispensable pour conquérir l’intégralité du bassin du Donbass, région essentiellement russophone en partie tenue par des séparatistes prorusses depuis 2014
Les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine ont affirmé lundi que quatre personnes avaient été tuées et 22 blessées dans des bombardements « massifs » des forces de Kiev sur la ville de Donetsk, leur capitale autoproclamée.
Davantage d’armes modernes
Zelensky a par ailleurs une nouvelle fois appelé les Occidentaux à fournir «davantage d’armes» à l’armée ukrainienne, au moment où les troupes de Moscou contrôlent en majeure partie Severodonetsk et continuent de pilonner l’artillerie ukrainienne.
« Seule une artillerie moderne assurera notre avantage », ajoute le président de 44 ans, se disant confiant dans la capacité de son armée à « libérer le territoire », « y compris Marioupol et la Crimée ».
« Nous avons juste besoin d’assez d’armes pour assurer tout cela. Nos partenaires en ont », a-t-il martelé.
Cet appel intervient alors que les alliés fournissent déjà munitions, pièces détachées et armement léger à Kiev et que le Groupe de contact pour l’Ukraine, créé par le ministre de la Défense américain Lloyd Austin, doit se réunir mercredi à Bruxelles.
L’Ukraine a épuisé son armement de fabrication russe et soviétique et dépend désormais exclusivement des armes que lui fournissent ses alliés étrangers, notamment de l’artillerie occidentale, selon des experts américains.
Washington a commencé à remettre à l’Ukraine de l’équipement lourd comme des obusiers Howitzers dans un premier temps, puis des équipements de pointe comme les lance-roquettes Himars, des pièces d’artillerie de haute précision et d’une portée supérieure à celles de l’armée russe.
Le 24 février, le président russe Vladimir Poutine a annoncé le lancement d’une «opération militaire spéciale» en Ukraine visant à «démilitariser» et «dénazifier» le pays, dans l’objectif de protéger les populations du Donbass, en proie à des bombardements depuis 2014.
Cette offensive est dénoncée par Kiev et ses alliés comme une guerre d’invasion et a donné lieu à de nombreuses sanctions des pays occidentaux contre la Russie.
Les Occidentaux face à l’effet boomerang des sanctions anti-russes
Face aux effets pervers des sanctions qui frappent de plein fouet les populations en Occident – et qui n’ont pas l’effet escompté par leurs gouvernements sur Moscou – des voix s’élèvent pour demander de leur mettre un terme, rapporte RT.
Le constat est sans appel pour les chancelleries occidentales : alors que leurs populations ressentent elles-mêmes les effets des sanctions contre Moscou, la Russie est en passe de remporter l’affrontement économique et Vladimir Poutine est loin de retirer ses troupes d’Ukraine.
Dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian, que l’on ne peut soupçonner d’être pro-russe, des voix s’élèvent pour demander de mettre un terme aux sanctions.
Dans un article du journal d’information britannique, l’analyste économique Larry Elliot souligne que les sanctions occidentales ont engendré une hausse des prix du carburants et des prix alimentaires à travers le monde.
L’un des chroniqueurs, Simon Jenkins, appelle même l’Union européenne à abandonner les sanctions.