Les dirigeants de neuf pays d’Europe centrale et de l’Est se sont réunis, le vendredi 10 juin, à Bucarest pour demander un renforcement du flanc oriental de l’Otan face à l’intervention russe en Ukraine, à moins de trois semaines d’un sommet de l’Alliance prévu fin juin à Madrid.
« Face aux risques accrus pour la sécurité en Roumanie et en mer Noire, consolider l’Otan sur son flanc est (…) devient d’autant plus urgent et crucial », a déclaré le président roumain Klaus Iohannis en ouvrant la réunion, co-présidée par son homologue polonais Andrzej Duda.
Le sommet de l’Alliance atlantique dessinera « une vision à long terme, à travers son nouveau concept stratégique, en mettant la défense collective et l’article 5 (de son traité, NDLR) au coeur des actions », a-t-il souligné, prônant « un renforcement de la posture de dissuasion et de défense », pour répondre « aux menaces engendrées par la Russie ».
L’article 5 de ce traité stipule que si un pays de l’Otan est victime d’une attaque armée, chaque membre de l’Alliance considérera cet acte de violence comme une attaque armée dirigée contre l’ensemble des membres et prendra les mesures qu’il jugera nécessaires pour venir en aide au pays attaqué.
Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, qui avait annoncé sa participation à la réunion de Bucarest, a été contraint de l’annuler en raison de problèmes de santé, mais devait toutefois rejoindre en ligne les débats.
Les chefs d’État des neuf pays représentés – Bulgarie, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Pologne, République tchèque, Roumanie et Slovaquie – doivent également se pencher sur l’impact de l’intervention russe sur la sécurité des « partenaires vulnérables » de l’Alliance, dont la Moldavie et la Géorgie.
Lors d’une conversation téléphonique avec M. Duda mercredi, le président américain Joe Biden a réaffirmé « l’engagement des États-Unis en faveur de la sécurité (…) du flanc oriental de l’Otan » et souhaité que la réunion de Bucarest soit « couronnée de succès ».
En 2017, l’Otan avait déjà déployé des groupements tactiques multinationaux dans les États baltes et en Pologne sous prétexte de dissuader la Russie, puis envoyé des renforts après l’intervention russe en Ukraine fin février.