La police indienne a tué, le vendredi 10 juin, deux protestataires et arrêté plus de 130 autres lors de manifestations organisées par des musulmans pour protester contre des propos insultants le prophète Mohammad (S) tenus par une responsable du parti au pouvoir, a indiqué un policier à l’AFP samedi.
Après la prière du vendredi, des musulmans sont descendus en masse dans les rues de l’Inde et des pays voisins pour condamner ces propos blasphématoires, et la police a ouvert le feu sur la foule dans la ville de Ranchi, dans l’est du pays.
«La police a ouvert le feu pour disperser les manifestants et certains ont été atteints par des balles, ce qui a conduit à la mort de deux personnes», a déclaré un policier qui a requis l’anonymat à l’AFP à Ranchi.
Les autorités ont coupé les connexions internet dans la ville et imposé un couvre-feu.
La police de l’Uttar Pradesh a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser au moins un rassemblement, après que plusieurs manifestations ont eu lieu dans cet État du Nord.
Dans la capitale New Delhi des grands rassemblements ont investi les rues.
Une foule de protestataires a également été aperçu devant la célèbre mosquée Jamia Masjid de New Delhi, peu après les prières du vendredi. Les manifestants ont condamné les propos insultants du porte-parole du parti au pouvoir BJP, Nopur Sharma, et de Naveen Kumar Jindal, le chef de l’unité des médias du parti à Delhi.
L’imam de la mosquée Jamia Masjid a déclaré plus tard aux médias locaux que « la mosquée n’a pas lancé d’appel à manifester ».
Un dispositif policier important était stationné à l’extérieur de la mosquée, afin d’éviter des incidents indésirables, avant que les manifestants ne se dispersent pacifiquement, après avoir exprimé leur ferme opposition aux abus contre le Prophète, rapportent les correspondants de l’Agence Anadolu.
Des manifestations ont également eu lieu dans d’autres parties du pays, notamment dans les villes d’Hyderabad, Calcutta, Saharanpur et Moradabad.
Sharma et Jindal ont émis des déclarations insultantes, la semaine dernière, contre le Prophète Mohamed, ce qui a déclenché une vague de condamnations tant en Inde, que dans le monde arabe et islamique.
L’Inde a estimé, dans la journée du lundi, que les propos des membres du parti BJP ne reflétaient pas les positions du gouvernement, soulignant que les organes concernés avaient pris des « mesures strictes » contre les agresseurs.
Le parti BJP a déclaré, dans la journée du dimanche, avoir suspendu Sharma et expulsé Jindal, en réponse aux commentaires insultants.