Évoquant la résolution anti-iranienne adoptée par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, le Chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami, a déclaré que « l’AIEA est prise en otage par le régime israélien ».
« Il est regrettable qu’une institution internationale ait été exploitée par un régime illégitime et que sa réputation ait été détruite », a-t-il déploré dans une interview accordée à la télévision nationale jeudi 9 juin, rapporte l’agence IRNA.
Avant la décision de l’AIEA, M. Eslami avait assuré que son pays « n’a pas d’activités nucléaires cachées ni de sites non signalés », accusant les Occidentaux de vouloir « maintenir une pression maximale » avec cette résolution « politique ».
Les États-Unis et les Européens ont fait adopter mercredi 8 juin à l’AIEA une résolution rappelant formellement à l’ordre Téhéran, sur fond d’impasse des négociations pour sauver l’accord de 2015.
La résolution a été approuvée par 30 membres du Conseil des gouverneurs réuni à Vienne. Seules la Russie et la Chine ont voté contre, selon deux diplomates interrogés par l’AFP. Trois pays se sont par ailleurs abstenus : l’Inde, la Libye et le Pakistan.
Le document exhorte l’Iran à « coopérer » avec l’AIEA, qui a déploré dans un récent rapport l’absence de réponses « techniquement crédibles » concernant des traces d’uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés. Téhéran accuse des allégations basées sur des renseignements israéliens infondés qui remontent à 2003, avant la signature du PGAC (Plan global d’action conjoint sur le nucléaire iranien de 2015 ou JCPOA selon son acronyme anglais)
M. Eslami a rappelé que la République islamique d’Iran avait accepté cet accord en réduisant le rythme de son programme nucléaire afin d’instaurer la confiance, en dépit du fait que « toutes les obligations du PGAC que l’Iran a acceptées étaient contraires aux réglementations de l’AIEA ».
Selon lui, la bonne volonté de l’Iran dans le PGAC n’a jamais été admise.
« Nous ne recherchons pas d’opérations aventureuses. Nous avons officiellement annoncé quel est notre programme nucléaire selon la charte de l’AIEA, et l’agence viennoise a le devoir d’aider les pays à développer leurs programmes nucléaires », a-t-il soutenu.
En ce qui concerne le débranchement de 27 caméras de surveillance de l’AIEA, une décision prise en riposte à la résolution de l’AIEA, M. Eslami a insisté qu’elles ont été installées au-delà de l’accord de garanties et en guise de geste de bonne volonté de Téhéran.
«Nous avons maintenu les caméras en place conformément au PGAC pour montrer notre bonne volonté, mais maintenant que des accusations fausses et inacceptables ont été portées contre Téhéran, la récente décision a été donc prise», a-t-il affirmé.
Selon Rafael Grossi, le directeur général de l’AIEA, cette mesure porte un « coup fatal » aux pourparlers sur le nucléaire iranien à Vienne.
Si le blocage persiste, « dans trois ou quatre semaines » l’AIEA ne sera plus en mesure de fournir les informations nécessaires au suivi du programme nucléaire iranien, a affirmé de son côté M. Grossi.
Téhéran, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, avait fermement critiqué la visite de ce dernier en ‘Israël’ le 5 juin dernier, estimant qu’elle est « contraire au principe de neutralité ».
Il accusé l’entité sioniste d’être «le principal responsable des activités nucléaires illégales dans le monde », faisant référence aux rapports sur le stock d’armes nucléaires non déclaré.
Source: Médias