Le commandant en chef de la milice kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) a averti le président turc Recep Tayyip Erdogan des conséquences de sa décision de mener une nouvelle offensive dans le nord syrien.
« Toute offensive divisera les Syriens, créera une nouvelle crise humanitaire et déplacera les habitants et les personnes déplacées. Une nouvelle escalade affectera également négativement notre campagne contre Daech », a écrit Mazloum Abdi sur sa page Twitter.
Cette réaction intervient au lendemain de l’annonce faite par M. Erdogan que « la Turquie allait nettoyer des terroristes les deux régions de Tal Refaat et Manbaj dans le nord syrien ».
Le dirigeant turc avait aussi assuré qu’il y aurait une nouvelle infiltration turque
« Nous sommes sur le point de passer à une nouvelle phase dans notre décision d’établir une zone de sécurité de 30 km de profondeur au nord de la Syrie, aux confins avec nos frontières sud, et de nettoyer Tal Refaat et Manbaj des terroristes. Et nous allons faire la même chose progressivement dans d’autres régions », a-t-il dit.
Ces deux villes contrôlées par les FDS sont dans le collimateur des Turcs qui ont tenté de les conquérir dans deux des quatre offensives qu’ils ont menées dans le nord syrien, à partir de 2016.
Selon Ankara, Tal Refaat est la base principale à partir de laquelle les unités kurdes commanditent, planifient et préparent des explosifs et des missiles pour mener des attaques dans les zones de déploiement de l’armée turque conquises lors des offensives Source de la paix, Bouclier de l’Euphrate et Rameau d’olivier.
Quant à Manbej, sa prise serait très importante afin de couper la communication entre les zones contrôlées par les unités kurdes, et faire avorter le plan destiné selon Ankara a établir une « entité séparatiste terroriste », considérée être la « première menace pour la sécurité nationale turque ».
La nouvelle décision turque a été critiquée aussi bien par les Etats-Unis que la Russie.
Le mercredi 1er juin, le secrétaire d’état Antonius Blinken a mis en garde d’une offensive turque en Syrie au motif qu’elle mettra en danger la région ».
Assurant que son pays soutient le maintien du statu quo actuel et sont refus d’une escalade dans le nord syrien.
Sachant que les Etats-Unis détiennent une douzaine de bases militaires dans les régions contrôlées par les FDS.
La Russie aussi avait envoyé des messages d’avertissement à Ankara, lui faisant part qu’elle est entièrement disposée à empêcher une nouvelle offensive turque dans le nord syrien et assurant qu’elle maintiendra sa présence militaire dans cette région.
Le 28 mai, des renforts militaires russes dont des avions de combat et des hélicoptères ont été déployés dans le nord-est de la Syrie, et plus précisément à l’aéroport de Qamichli.
Source: Médias