La Russie veut couper l’Ukraine de sa centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d’Europe, occupée par l’armée russe, sauf si Kiev paye Moscou pour l’électricité produite, a indiqué un vice-premier ministre, Marat Khousnoulline.
Cette déclaration rejoint celle d’autres responsables russes ces dernières semaines qui laissent entendre que la Russie prépare une annexion des zones du sud de l’Ukraine qu’elle contrôle, la région de Kherson et une importante partie de celle de Zaporijjia.
«Si le système énergétique de l’Ukraine est prêt à prendre et payer, alors (la centrale) pourra tourner pour l’Ukraine. Si (l’Ukraine) n’accepte pas, alors (la centrale) tournera pour la Russie», a déclaré M. Khousnoulline, lors d’un déplacement mercredi sur le site de l’installation nucléaire, ont rapporté les agences russes, citées par l’AFP.
«Nous avons une grande expérience des centrales nucléaires, nous avons des entreprises en Russie qui ont cette expérience, il n’y a aucun doute que (celle de Zaporijjia) continuera de travailler», a-t-il dit.
L’agence nucléaire ukrainienne Energoatom assurait jeudi matin que la centrale approvisionnait toujours l’Ukraine en électricité.
En 2021, soit avant l’offensive russe contre l’Ukraine lancée le 24 février 2022, la centrale représentait 20 % de la production annuelle ukrainienne d’électricité et 47 % de celle produite par le parc nucléaire ukrainien.
Les forces de Moscou ont pris le contrôle début mars de cette centrale située dans la ville d’Energodar, dans le sud de l’Ukraine, séparée par les eaux du Dniepr de la capitale régionale Zaporijjia, toujours elle sous contrôle ukrainien.
Le vice-Premier ministre russe Marat Khousnoulline a en outre affirmé que la Russie était là pour rester, laissant entendre que l’annexion était une option.
«Je considère que l’avenir de cette région est de travailler au sein de l’amicale famille russe. C’est pour ça que je suis venu, afin d’aider au maximum à l’intégration», a-t-il dit.
Des responsables russes et les autorités pro-russes ont aussi dit la semaine dernière que la région ukrainienne de Kherson allait très probablement être annexée par la Russie.
Le contrôle par la Russie du littoral de la mer d’Azov (Kherson, Zaporijjia et Donestk) y compris le port de Marioupol, permet de constituer un pont terrestre pour relier le territoire russe à la péninsule de Crimée qu’elle a annexé en 2014.