Alors que les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Otan ont exprimé leur soutien à l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’Otan, la Turquie a émis des réserves, avançant le soutien de ces deux pays au Parti des Travailleurs du Kurdistan, classé sur la liste terroriste par Ankara.
« Les Etats-Unis soutiendront avec fermeté la demande d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’Otan si elles choisissent de présenter leur candidature officiellement », a déclaré le secrétaire d’état américain Antony Blinken ce dimanche 15 mai assurant « être pleinement confiant de pouvoir parvenir à l’unanimité » sur cette question au sein de l’organisation.
Le gouvernement finlandais a annoncé ce dimanche vouloir présenter officiellement sa demande d’adhésion à l’OTAN, après avoir achevé le brouillon de son rapport portant sur cinq domaines : politique, juridique, ressources, sécurité et information et défense militaire.
Même position de la part de la Suède, dont le Parti socialiste démocratique au pouvoir, a décidé de renoncer à sa politique historiquement hostile à l’adhésion à l’Otan, et annoncé ce dimanche soir vouloir intégrer l’organisation atlantiste. Il s’est toutefois opposé au déploiement des armes nucléaires sur le sol suédois et à l’accueil de ses bases.
La Turquie est réticente quant à cette intégration au motif que les deux pays accueillent les Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) sur leur sol.
Selon son président Recep Tayyip Erdogan « les deux pays sont devenus les hôtels des terroristes du PKK». Rappelant que cette organisation est classée parmi les organisations terroristes aussi bien par Ankara que par l’Union européenne.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a quant à lui indiqué que son pays ne s’oppose pas à l’élargissement de l’OTAN et à l’adhésion de nouveaux pays.
« Mais il est inadmissible que nous puissions admettre de soutenir le terrorisme. Nos alliés dans l’Otan devraient nous fournir des garanties sécuritaires concernant le terrorisme et le Parti des Travailleurs du Kurdistan », a-t-il souligné
Selon lui, les positions de la Suède ne sont pas positives sur la question du soutien au terrorisme et les propos de son chef de la diplomatie sont « une provocation non constructive ».
Il a toutefois qualifié la position de la Finlande de positive.
« Chaque état membre de l’OTAN ne devrait pas soutenir le Parti des Travailleurs du Kurdistan », a-t-il affirmé.
Le samedi, le conseiller du président turc Ibrahim Kalin a affirmé que la Turquie cherche à négocier avec la Suède et d’autres pays des craintes sécuritaires.
« La Suède et la Finlande devraient interdire les activités du Parti des Travailleurs du Kurdistan et sa présence sur leur sol », a-t-il insisté.
La demande de la Turquie ne semble pas constituer d’obstacle à cette intégration pour le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Il a assuré qu’Ankara ne compte pas geler les deux demandes d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN même sil elle a des craintes sur le soutien de Stockholm et de Helsinki au terrorisme ».
Il a promis aux deux pays un processus d’adhésion «rapide» et «des solutions» pour répondre à leurs préoccupations de sécurité entre l’acte de candidature et l’adhésion finalisée. Cette adhésion sera votée au prochain sommet de l’Otan qui se tient à partir du 29 juin à Madrid.
Selon le Figaro, l’adhésion à l’Otan, impose au pays candidat un véritable examen d’entrée au cours duquel il doit convaincre chacun des trente membres de l’Alliance de son apport pour la sécurité collective et de sa capacité à répondre aux obligations imposées par le club. Le processus est codifié: une fois la décision prise par un pays tiers d’adhérer, les membres de l’Otan doivent accepter à l’unanimité de l’inviter à les rejoindre.
Côté russe, le vice-ministre des Affaires étrangères Alexander Grushko a déclaré le samedi que l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN n’est pas dans leur intérêt et conduira à la militarisation de l’Europe du Nord.
Le 11 avril, le Kremlin avait déclaré que « l’éventuelle adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN n’apportera pas la stabilité en Europe ».
Source: Médias