Le parti islamo-arabe Raam, membre du cabinet israélien, a gelé dimanche sa participation à la coalition gouvernementale en protestation à la répression israélienne contre les fidèles dans la mosquée d’AlAqsa.
Le parti Raam a fustigé les forces d’occupation pour les violences sur le lieu saint dans la ville d’AlQuds occupée, et l’un des colistiers a menacé de quitter le gouvernement.
Cette décision intervient après une réunion du conseil religieux de la faction, habilité à recommander ou à ordonner aux législateurs de quitter la coalition gouvernementale.
Et le député de Raam, Walid Taha, a déclaré peu avant l’annonce de la décision que la coalition gouvernementale se dirigeait « apparemment » vers l’effondrement.
« Nous avions pensé que ce gouvernement se comporterait différemment », a-t-il dit, accusant les visites « provocatrices » de Juifs sur l’esplanade des Mosquées comme étant à l’origine des dernières violences. Le gouvernement israélien, a-t-il accusé, « a permis à quelques centaines de fascistes » d’attiser les troubles.
Ce gel de la participation de Raam à la coalition n’a pas d’effet à court terme pour le gouvernement de M. Bennett, car les travaux de la Knesset sont suspendus jusqu’au 5 mai prochain, mais fragilise davantage le gouvernement qui avait déjà perdu sa majorité au début du mois avec le départ d’une élue de droite.
D’ici la reprise des travaux parlementaires, le Premier ministre tentera de calmer le jeu et de stabiliser sa coalition, ont indiqué à l’AFP des sources politiques israéliennes.
Sur un autre plan, le parti Likoud de l’ex-premier ministre Benjamin Netanyahu a appelé à nouveau dimanche soir les députés de droite à ne plus soutenir la coalition gouvernementale pour former un «gouvernement de droite» réunissant aussi les partis juifs orthodoxes et de l’extrême-droite.
Rappelons que les forces d’occupation israéliennes avaient le vendredi 15 avril totalement vidé la mosquée sainte d’Al-Aqsa de ses fidèles, après l’avoir prise d’assaut. Elles ont agressé violemment les Palestiniens qui s’y étaient retranchés pour empeçcher la profanation du troisième lieu saint de l’Islam, blessant plus de 152 fidèles, dont plusieurs grièvement atteints.
Les soldats d’occupation ont également arrêté 450 fidèles, menottant des dizaines d’entre eux dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa.
Nouvelle incursion sur l’esplanade
Ce lundi 18 avril, les forces d’occupation israéliennes ont de nouveau pris d’assaut l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa sous prétexte de « sécuriser les incursions collectives des colons, en réponse aux appels des organisations religieuses à l’occasion des Pâques juives ».
La police d’occupation a pris d’assaut la mosquée par la porte des Maghrébins, où elle a vidé les cours des fidèles avant le début des incursions des colons.
Le correspondant d’AlMayadeen a indiqué que les forces d’occupation ont imposé un cordon sécuritaire dans les environs de la vieille ville et ont assiégé les jeunes hommes retranchés dans la mosquée Al-Aqsa.
Des dizaines de fidèles sont retranchés à l’intérieur de l’une des salles de prière de la mosquée al-Aqsa, Al Qibli au , scandant « Dieu est grand » derrière les portes fermées de la mosquée, tandis que la police d’occupation israélienne est fortement déployée dans les cours de la mosquée, où des ambulanciers, des journalistes et des gardes y sont également présents.
Les forces d’occupation ont tiré des balles en caoutchouc à l’intérieur de la mosquée AlAqsa, tandis que les jeunes les affrontaient avec des feux d’artifice.
Les colons prennent d’assaut l’enceinte de la mosquée par groupes de dizaines de personnes, sous protection de la police d’occupation israélienne.
Des centaines de colons juifs devraient se rendre, aujourd’hui, dans la ville sainte d’AlQuds pour célébrer le rituel de la Pâque.