Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a déclaré, dans une interview au journal égyptien Al-Ahram, en marge des travaux de l’Union interparlementaire arabe, avoir « accepté de participer à cette conférence après la participation de la Syrie qui a envoyé une délégation pour la représenter ».
M.Berri avait promis de ne participer à aucune réunion arabe en l’absence de l’un des pays arabes.
Le dirigeant libanais a regretté que « la déclaration publiée par le comité politique de la conférence parle de chaque pays séparément, comme si cela n’avait rien à voir avec un autre pays ».
Quant aux propositions du Golfe avancées par le Koweït après la crise opposant le Liban à l’Arabie saoudite, M.Berri a révélé que « le Liban a remis sa réponse au ministre koweïtien des affaires étrangères. Celle-ci satisfait la majorité des exigences des pays du Golfe, mais nous avons réclamé un dialogue sur d’autres points ».
Et de souligner : « le différend sur l’initiative des pays du Golfe tourne autour des deux résolutions de l’ONU 1559 et 1701 ».
Et d’expliquer : « La résolution 1559 a été décrétée en 2004, elle exige l’expulsion de toutes les forces étrangères des territoires libanaises. Les forces syriennes ont quitté le Liban, mais l’occupation israélienne ne l’est pas, alors pourquoi n’exigent-ils pas également son retrait.
Après 2006, la résolution 1701 stipulait explicitement son application totale et le retrait d’Israël des fermes de Chebaa et d’autres zones. Tous les Libanais étaient satisfaits de cette décision, alors pourquoi se taisent-ils concernant la position israélienne ? ».
« Est-il acceptable que nous assistons aujourd’hui à une ouverture envers Israël et à un blocus contre le Liban ? », a-t-il lancé.
Interrogé sur l’initiative présentée par le Koweït, si elle a été enterrée ou s’il y a encore de la place pour sa relance et son succès, M.Berri a répondu : « Après ce que j’ai dit aujourd’hui, j’attends une réponse dans les 3 prochains jours ».
Il convient de rappeler que le ministre koweïtien des Affaires Etrangères, Ahmad Nasser al-Sabah, a été chargé en janvier de présenter aux autorités libanaises un document conditionnel de 12 articles.
Les conditions qui sont le fruit d’une coordination avec les USA stipule le refus des pays golfiens à « l’intervention » du Hezbollah dans leurs affaires, le désarmement des milices (allusion au Hezbollah) et plusieurs autres conditions controversées.
Une des clauses de ce document indique qu’une fois que le Liban s’engage au respect de ces 12 articles, « un travail sera entrepris avec les institutions internationales pour résoudre la crise financière qui frappe le Liban ! ».
S’agissant des négociations de démarcation de la frontière maritime avec l’entité d’occupation israélienne, M.Berri a fait état « d’un grand optimisme de la part des Américains » qui ont délégué un émissaire à cet effet.
« Mais Je ne suis pas optimiste car je connais les intentions expansionnistes et agressives d’Israël », a-t-il ajouté.