En cas de conflit en Ukraine, 8.500 militaires américains sont prêts à être déployés en Europe orientale, a annoncé le Pentagone. Selon l’analyste Nikola Mirkovic, les États-Unis jettent de l’huile sur le feu des tensions. Entretien-choc.
« Les États-Unis ne veulent pas que la Russie se rapproche de l’Europe, car les États-Unis ont peur du rapprochement de la Russie et de ses voisins. »
Cette crainte se traduit par la dramatisation calculée des tensions entre l’Ukraine et la Russie, dénonce encore l’analyste politique Nikola Mirkovic. La mise en état d’alerte élevée de 8.500 soldats américains répond à cet objectif. Joe Biden l’a clairement fait comprendre aux Européens le 24 janvier: les États-Unis veulent un front occidental uni face à Moscou. Il s’est d’ailleurs publiquement félicité d’une « totale unanimité » à ce sujet, sauf que Paris et Berlin ont clairement fait entendre leurs divergences. L’Allemagne a refusé de livrer des armes à Kiev, tandis que l’Élysée a évoqué un « espace pour la diplomatie, pour la désescalade ».
Selon l’auteur de L’Amérique empire (Éd. Temporis), la doctrine Brzezinski est plus que jamais d’actualité à Washington. Une doctrine théorisée par cet ancien conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter dans Le Grand Échiquier, qui vise à couper l’Europe de la Russie en grignotant au fur et à mesure l’espace ex-soviétique. « Les Américains font tout pour que la Russie ne puisse pas être une puissance européenne », estime Mirkovic. L’intérêt? Principalement pour des raisons économiques, selon lui: alimenter le gigantesque complexe militaro-industriel américain, mais aussi vendre son gaz et son pétrole de schiste au Vieux Continent au détriment de Moscou.
« C’est du business. Les Américains veulent nous vendre leur gaz de schiste, qui est plus cher, pour prendre la place des Russes. Ça n’a rien à voir avec la démocratie et les droits de l’homme. »
Source: Sputnik