Plus de la moitié des Européens pourraient être touchés par le variant Omicron d’ici à deux mois, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mais ce « raz-de-marée » qui frappe aussi les Etats-Unis pourrait, grâce à l’immunité naturelle et la vaccination, transformer le Covid-19 en une maladie endémique avec laquelle le monde pourra vivre, ont estimé mardi des responsables sanitaires américain et européen.
Au rythme de 2,5 millions de cas quotidiens supplémentaires ces sept derniers jours, selon un comptage de l’AFP, la pandémie continue sa progression fulgurante à travers la planète, deux ans après l’annonce du premier décès officiel du coronavirus en Chine.
L’Europe est la région qui enregistre actuellement le plus de cas dans le monde, plus de 7,9 millions au cours des sept derniers jours (45% du total mondial), suivie de la zone Etats-Unis-Canada (5,6 millions, 32%).
« A ce rythme, l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) prévoit que plus de 50% de la population de la région sera infectée par Omicron dans les six à huit prochaines semaines », a averti le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge.
Un peu plus de six semaines après l’identification d’Omicron en Afrique du Sud, les données de plusieurs pays convergent sur deux points: ce variant se transmet beaucoup plus rapidement que celui auparavant dominant, Delta, et semble globalement provoquer des formes moins graves de la maladie.
Pour l’Agence européenne du médicament, la propagation fulgurante d’Omicron va transformer le Covid-19 en une maladie endémique avec laquelle l’humanité peut apprendre à vivre.
« Avec l’augmentation de l’immunité dans la population – et avec Omicron, il y aura beaucoup d’immunité naturelle en plus de la vaccination – nous avancerons rapidement vers un scénario qui sera plus proche de l’endémicité », a déclaré Marco Cavaleri, chef de la stratégie vaccinale de l’EMA, basée à Amsterdam.
Aux Etats-Unis, qui ont enregistré mardi un nouveau record avec près de 146.000 malades hospitalisés, le conseiller de la Maison blanche sur la crise sanitaire, Anthony Fauci, a lui aussi laissé entrevoir une période de « transition », après laquelle il deviendra possible de « vivre avec » le virus.
« Alors qu’Omicron monte et redescend, j’espère que nous allons avoir une situation avec (…) une combinaison entre une bonne immunité de fond et la possibilité de soigner une personne à risque », a-t-il dit. « Nous n’en sommes pas au point où nous pouvons dire de façon acceptable, +vivons avec+ (…) mais je pense que nous y arriverons ».
En attendant, les gouvernements restent confrontés au choix délicat entre restrictions sanitaires et préservation de l’économie et du fonctionnement de la société en général.
Surtout que la croissance mondiale va ralentir cette année et qu’un scénario du pire n’est pas exclu sous l’effet d’Omicron, dont la propagation accentue pénurie de main-d’oeuvre et problèmes logistiques, a prévenu mardi la Banque mondiale.
La Chine, qui a largement endigué l’épidémie début 2020, vient à nouveau de confiner plusieurs de ses méga-cités, à l’approche des Jeux olympiques d’hiver de Pékin (4 au 20 février).
Dernière en date, Anyang, dans la province du Henan (centre), a ordonné à ses cinq millions d’habitants de rester chez eux.
A Hong Kong, crèches et écoles primaires sont fermées jusqu’à début février.
Le Japon a prolongé jusqu’à fin février l’interdiction d’entrée de la plupart des ressortissants étrangers sur son sol, et va rouvrir des centres de vaccination de masse.
Des experts de l’OMS ont estimé mardi que combattre la pandémie de Covid-19 à coups de doses de rappel des vaccins actuels n’était pas une stratégie viable, réclamant des vaccins qui évitent mieux la transmission.
Mardi, les autorités scientifiques françaises ont déclaré étudier l’hypothèse d’une quatrième dose de vaccin contre le Covid pour les personnes âgées, même si cette question est pour l’heure « prématurée », selon le ministère de la Santé.
Source: Avec AFP