Dans le sillage de la crise qu’elle a provoquée avec le Liban, l’Arabie poursuit sa politique agressive contre le Hezbollah.
L’Arabie saoudite a de nouveau accusé le Hezbollah « d’adopter un comportement militaire régional qui menace la sécurité nationale des pays arabes ». Ces allégations interviennent environ deux semaines après que le roi d’Arabie saoudite Salman ben Abdel Aziz, s’en est pris à la souveraineté du Liban, en qualifiant sa résistance de ‘terrorisme’.
L’ambassadeur saoudien au Liban, Walid Boukhari, a espéré dans un communiqué publié le jeudi 6 janvier: « que le Liban ne devienne pas une base pour attaquer les pays arabes et leurs intérêts, metant en œuvre les plans des pays, des organisations et des groupes terroristes », rapporte le quotidien libanais AlAkhbar.
« Les activités terroristes du Hezbollah et ses actions militaires dans la région menacent la sécurité nationale arabe », a-t-il prétendu.
Il a également appelé le gouvernement libanais à « mettre fin aux activités politiques, militaires, sécuritaires et médiatiques qui -selon lui- affectent la souveraineté, la sécurité et la stabilité du Royaume et des pays du Golfe ».
En réaction, le numéro deux du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a affirmé que « la réponse du Hezbollah aux accusations saoudiennes sera décisive. Nous n’accepterons pas que vous nous maltraitiez sans que nous vous répondions avec des faits logiques ».
Cheikh Qassem a rappelé le roi Salmane « que le terroriste est celui qui tue ceux qui ne sont pas du même avis que lui, attaque ses voisins et normalise ses relations avec ‘Israël’ de diverses manières ».
« Accuser de terrorisme une large frange de la société libanaise, tout en incitant les Libanais les uns contre les autres pour y semer la division, est un acte condamnable et inadmissible ».
Le secrétaire général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, avait lui aussi fermement riposté, le lundi 3 janvier, aux accusations sans fondement du roi saoudien contre le parti de la résistance.
« C’est l’Arabie saoudite qui a débuté l’agression et la guerre, et c’est elle qui a conspiré. Et ce n’est pas le Hezbollah qui est allé combattre l’Arabie saoudite.
Mr le roi saoudien, le terroriste est celui qui a exporté l’idéologie wahhabite de Daech au monde, et c’est vous. Le terroriste est celui qui a envoyé des milliers de Saoudiens pour mener des attaques suicides en Irak et en Syrie.
Le terroriste est celui qui mène depuis 7 ans une guerre contre le peuple opprimé du Yémen, tuant et détruisant la population et son infrastructure…
Le terroriste est celui qui prend en otage des dizaines ou des centaines de milliers de Libanais vivant dans les pays du Golfe, menaçant l’Etat libanais de les expulser », a lancé Sayed Nasrallah à l’adresse du roi saoudien.
Et d’ajouter : « La démission de n’importe quel ministre libanais ne changera pas la position de l’Arabie, car son problème avec le Liban est avec ceux qui ont avorté son projet ».
L’Arabie saoudite a rompu ses relations diplomatiques avec le Liban en octobre dernier à la suite d’une crise qu’elle a provoquée avec le Liban, à la suite des déclarations de l’ancien ministre de l’Information George Qordahi sur la nécessité de mettre fin à la guerre saoudienne contre le Yémen. Cette crise visait à l’origine de tirer à boulets rouge contre le Hezbollah.
Riyad avait alors convoqué Boukhari de Beyrouth et a demandé à l’ambassadeur libanais de quitter Riyad. Le ministre saoudien des Affaires étrangères a, à l’époque, reconnu que le problème réside dans « l’hégémonie du Hezbollah sur le système politique au Liban ».
Le 26 décembre, la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite qui mène depuis 2015 une guerre sans merci contre le Yémen a accusé l’Iran et le Hezbollah d’avoir envoyé des experts à l’aéroport de Sanaa pour aider les forces de Sanaa à « lancer des missiles balistiques et des drones contre le royaume ».
Il convient de noter que Ryad n’a fourni aucune preuve confirmant ses allégations.