Le gouvernement israélien a approuvé un plan visant à doubler en cinq ans le nombre de colons sur le plateau du Golan syrien occupé.
Deux nouvelles colonies y seront construites avec près de 10.000 habitations, selon le document, adopté lors de la réunion hebdomadaire du gouvernement qui s’était déplacé pour l’occasion sur le Golan.
Quelque 7.300 habitations seront construites à Katzrin, la principale colonie israélienne de cette zone syrienne stratégique occupé depuis 1967, au terme de la guerre des six jours et annexée en 1981, et dans d’autres de moindre importance.
« Le but de cette décision est de doubler le nombre d’habitants (israéliens) sur le Golan dans les années à venir, soit 23.000 personnes », précisent les services du Premier ministre, Naftali Bennett. Ils ajoutent que deux nouvelles colonies seront créées, avec la construction de 4.000 habitations.
Le 24 octobre, le gouvernement de Naftali Bennett avait déjà annoncé la construction de 1.355 logements neufs en Cisjordanie occupée et en août, les autorités avaient annoncé celle de quelques centaines d’autres.
Décision prise à l’insu du droit international
« Il va sans dire que le plateau du Golan est israélien », a déclaré Naftali Bennett lors de la réunion de son cabinet.
Pourtant, le plateau du Golan, de facto administré par Israël, reste de jure, au regard du droit international, un territoire syrien. La décision de doubler le nombre de colons, déjà évoquée à l’automne dernier, a déjà fait réagir la Syrie.
Selon Sana, l’agence de presse officielle syrienne, les remarques de Naftali Bennett « sont agressives et ne changeront pas la vérité éternelle selon laquelle le Golan était et reste une région arabe syrienne et retournera tôt ou tard dans la patrie ».
Malgré l’expulsion de 131.000 Syriens après la guerre des Six Jours, quelque 20.000 Druzes, qui se revendiquent pour la plupart Syriens mais disposent du statut de résidents israéliens, vivent sur le plateau du Golan, d’une superficie de 1.200 km2, au côté des Israéliens.
Le 11 octobre, les Druzes ont manifesté contre les intentions israéliennes d’augmenter le nombre de colons sur leurs terres.
Décision prise malgré l’opposition des États-Unis et de l’UE
L’ex-Président américain Donald Trump a signé, en mars 2019, un décret reconnaissant la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, à rebours de la position des États-Unis depuis des décennies.
En février 2021, le nouveau chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a déclaré que cette zone revêtait « une réelle importance pour la sécurité d’Israël ».
Toutefois, en octobre 2021, Washington a exprimé sa vive opposition au projet d’Israël de construire des milliers de logements dans les colonies de Cisjordanie.
L’Union européenne avait, elle aussi et à la même période, fait la même demande à l’entité sioniste.
Source: Avec Sputnik