Dans une déclaration conjointe initiée par le Washington Institute for Near East Policy datée de jeudi 16 décembre, d’anciens hauts fonctionnaires américains ont exhorté le président Joe Biden à organiser des exercices militaires de haut niveau et d’autres actions pour faire peur à l’Iran, ont rapporté les médias israéliens.
« Sans convaincre l’Iran qu’il subira de graves conséquences s’il reste sur sa voie actuelle, il y a peu de raisons d’espérer le succès de la diplomatie (dans les négociations sur le nucléaire)», écrivent-ils.
« Nous pensons qu’il est vital de rétablir la crainte de l’Iran que sa trajectoire nucléaire actuelle ne déclenche le recours à la force contre lui par les États-Unis. Le défi est de savoir comment restaurer la crédibilité des États-Unis aux yeux des dirigeants iraniens, » peut-on lire.
En l’état actuel des choses, disent-ils, les « négociations de Vienne, qui sont en suspens, risquent de devenir une couverture permettant à l’Iran d’avancer vers la réalisation d’un seuil de capacité d’armement nucléaire. »
Les signataires de la lettre sont l’ancien secrétaire à la défense Leon Panetta, le général à la retraite David Petraeus, l’ancien sous-secrétaire à la défense Michele Flournoy, les anciens représentants américains Howard Berman et Jane Harman, ainsi que Robert Satloff et Dennis Ross du Washington Institute.
« Nous pensons qu’il est important que l’administration Biden prenne des mesures qui amènent l’Iran à croire que persister dans son comportement actuel et rejeter une résolution diplomatique raisonnable mettra en danger l’ensemble de son infrastructure nucléaire », ont-ils affirmé.
Parmi les options qu’ils ont évoquées figure l’organisation d’exercices militaires par le commandement central américain, « potentiellement de concert avec des alliés et des partenaires », qui simulent des attaques contre des cibles iraniennes.
« Il serait également important de fournir aux alliés et partenaires locaux ainsi qu’aux installations et moyens américains dans la région des capacités défensives renforcées pour contrer toute action de représailles que l’Iran pourrait choisir de mener, signalant ainsi que nous sommes prêts à agir, si nécessaire », ont déclaré les anciens responsables.
Les pourparlers ont repris fin novembre après une pause de cinq mois suite à l’élection d’un nouveau gouvernement de la ligne dure en Iran.
La reprise des négociations à Vienne pour relancer l’accord de 2015 sur le nucléaire entre l’Iran et les grandes puissances a débuté le 29 novembre. Les pourparlers, qui ont été suspendus en juin, ont repris entre l’Iran d’une part et l’Allemagne, la Chine, la France, le Royaume-Uni et la Russie, les pays encore parties à l’accord de 2015.
Les Etats-Unis ont quant à eux envoyé une délégation, dirigée par l’envoyé spécial américain Rob Malley et qui participera aux négociations d’une manière indirecte.
L’accord sur le nucléaire conclu en 2015 offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions affectant son économie en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire. Mais les Etats-Unis ont quitté le pacte en 2018 et rétabli des sanctions. En retour, la République islamique a progressivement abandonné ses engagements.