Il semble que l’ancien président américain Donald Trump en veut énormément à l’ex-Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qu’il accuse de l’avoir trahi lors de la présidentielle et il compte en révéler les causes.
Lors d’une interview avec un journaliste israélien qui écrit un livre sur les accords de normalisation d’Abraham entre l’entité sioniste et certains pays arabes, il révèle l’impression qu’il lui reste du dirigeant israélien.
Netanyahu est « prêt à combattre l’Iran jusqu’au dernier soldat américain », croit-il sincèrement, comme a rapporté un ancien responsable de son administration au site d’information Axios, dans un rapport publié mercredi 15 décembre.
Il en est arrivé à ce constat lors de l’assassinat du commandant de la force al-Qods du Corps des Gardiens de la révolution iranienne le général Qassem Soleimani en janvier 2020. L’attaque avait valu une riposte iranienne musclée: attaque sans précédent à sa base en Irak, à Aïn al-Assad.
Trump s’attendait à ce qu’Israël joue « un rôle plus actif » dans cet attentat perpétré le 3 janvier 2020, via un drone américain, à proximité de l’aéroport de Bagdad, toujours selon ce responsable qui rapporte les sentiments de Trump a exprimés ouvertement pour le livre qui paraitra en hébreu sous le titre « La paix de Trump: les accord d’Abraham et la refonte du Moyen-Orient »
Lors de l’entretien, il a fait part à son auteur qu’il n’allait pas entrer dans les détails, mais qu’il a été « très déçu par Israël dans cet événement » et que « les gens en entendront parler au bon moment ».
« Trump avait l’impression que Netanyahu l’avait utilisé et n’était pas convaincu lorsque le Premier ministre israélien a tenté de se racheter et de lui parler en tête à tête, lors de la signature des accords de normalisation à la Maison Blanche en septembre 2020 », précise l’ancien responsable de la Maison Blanche au site d’information Axios.
Interrogé par Axios, un responsable israélien de la défense a déclaré qu’Israël avait proposé un rôle plus actif pour ses forces dans l’assassinat mais les États-Unis ont plutôt insisté pour exécuter la frappe par un drone.
Sur Yahoo News, on rapporte qu’Israël aurait fourni des informations à l’armée américaine pendant que l’opération était en cours, notamment le suivi du téléphone du général Soleimani ainsi que d’autres détails clés du renseignement.
Ces révélations interviennent au moment où le gouvernement israélien actuel pourrait lui aussi être suspecté d’avoir une vision similaire à celle de Netanyahu!
Exaspérés par la reprise des négociations pour rétablir l’accord nucléaire de 2015, et surtout par l’obstination des Iraniens à observer les mêmes termes de cet accord, avec des garaties supplémentaires, sans inclure leur programme balistique et leurs relations régionales, Ils s’emploient pour obtenir un engagement américain de lancer une guerre contre l’Iran au cas où elles échouaient et laissent entendre qu’ils l’auraient obtenu.
Ils multiplient leurs avertissements de vouloir bombarder les sites nucléaires iraniens, sachant qu’ils ne peuvent se risquer seuls à une telle aventure militaire avec l’Iran, sans les Etats-Unis. Alors que ces derniers ne sont pas dans la perspective d’une telle démarche belliqueuse.
Lors de la visite à Washington d’une délégation israélienne conduite par le ministre de la Sécurité Benny Gantz, un haut diplomate cité par le Jerusalem Post a laissé entendre que les dirigeants américains n’ont pas opposé leur veto aux préparatifs de guerre israéliens. Et le lendemain Gantz déclarait en personne que les Américains et Européens « perdaient patience des négociations à Vienne car il n’y a aucune avancée et ils savent que les Iraniens sont en train de jouer ».
Le lendemain, le New York Times se faisait l’écho du refus américain de livrer à Israël les équipements militaires nécessaires pour mener à bien une telle frappe : les nouveaux ravitailleurs KC-46, utilisés pour ravitailler les bombardiers en vol, pour les longues distances, et les bombes anti bunker pour bombarder les sites nucléaires iraniens souterrains ainsi que les bombardiers B-2 conçus pour les larguer.
Expliquant les accusations de Trump à Netanyahu, un ex-responsable américain estime qu’elles s’inscrivent dans le prolongement de son discours pour l’Otan et pour les alliés des Etats-Unis à qui il reproche qu’ils veulent que les Etats-Unis combattent pour eux, rapporte Axios.
Cette vision semble toutefois partagée par son successeur Joe Biden, qui privilégie les voies diplomatiques et sanctions économiques aux méthodes belliqueuses. Non seulement elles coûtent de plus en plus cher au budget américain mais surtout elles ne sont pas gagnées d’avance.
Source: Divers