En formant l’alliance militaire AUKUS, avec le Royaume-Uni et l’Australie, les États-Unis veulent montrer à la Chine qu’ils ne sont pas sur le déclin et affirmer leur présence en Indo-Pacifique, a fait savoir un haut responsable américain. Une union qui a entraîné des tensions entre la France et l’Australie suite à la rupture d’un gigacontrat.
Kurt Campbell, coordinateur de l’Indo-Pacifique à la Maison-Blanche, est revenu sur les enjeux du pacte AUKUS créé par les États-Unis en septembre avec le Royaume-Unis et l’Australie.
Cette alliance militaire, qui prévoit de doter de l’Australie de technologies américaines pour construire des sous-marins à propulsion nucléaire, a été créée pour contrer l’influence chinoise, avaient expliqué les États-Unis en septembre, et affirmer la présence américaine en Indo-Pacifique, a ajouté Kurt Campbell.
« Nous reconnaissons l’importance de la Chine. Nous ne cherchons pas à la miner directement. Mais dans le même temps, un message fort et déterminé se trouve au cœur de notre approche. Et c’est que les États-Unis n’abandonnent pas l’Indo-Pacifique, et nous ne sommes pas sur le déclin », a déclaré ce 1er décembre Kurt Campbell pendant une conférence organisée à Sydney par l’Institut Lowy, cercle de réflexion.
D’après lui, la Chine est un pays qui « au fond respecte fondamentalement la force, le courage et la résilience ».
Concernant l’Australie, le responsable américain estime que « la préférence de la Chine aurait été de briser l’Australie. De mettre l’Australie à genoux. Et puis de trouver un moyen d’avancer ».
D’autres alliés?
Kurt Campbell a précisé que d’autres alliés du Pacifique pourraient participer à l’alliance tripartite AUKUS.
« L’Australie et le Royaume-Uni ont insisté pour que ce ne soit pas une architecture fermée. C’est une architecture ouverte. Nous voulons travailler avec des partenaires dans ces domaines clés de l’innovation militaire à mesure que nous progressons », a-t-il indiqué.
La cyberdéfense serait l’un des domaines dans lequel les États-Unis sont enclins à collaborer.
Les remous franco-australiens
L’annonce de la création du pacte anglo-saxon AUKUS a rendu la France furieuse, car il impliquait la rupture d’un contrat de plus de 50 milliards d’euros conclu entre la France et l’Australie. Il portait sur l’acquisition par l’Australie de 12 submersibles français. Une crise diplomatique est née, Paris ayant décidé du « rappel immédiat » pour consultations de ses ambassadeurs en Australie et aux États-Unis.
Fin octobre, Joe Biden a reconnu que ce qui avait été fait « était maladroit et n’a pas été fait avec beaucoup d’élégance ».
« Je dirai que le Président [américain] a été très clair sur notre volonté de faire en sorte que nous travaillions au plus près de la France », a souligné le coordinateur sans donner plus de précisions sur le sujet.
Source: Sputnik