A une semaine de la reprise des négociations sur le nucléaire iranien, des experts israéliens ont mis en garde l’actuel Premier ministre israélien Naftali Bennett d’emprunter la même politique que celle de son prédécesseur Benjamin Netanyahu sur ce dossier.
Depuis que la date de la reprise des négociations a été arrêtée pour le 29 novembre prochain, Bennett multiplie ses positions farouchement hostiles.
Le mardi 23 novembre, lors d’une conférence à l’Institut de politique et de stratégie de l’Université Reichman à Herzliya, Bennett a déclaré qu’il est prêt à intensifier la confrontation avec l’Iran, signalant qu’Israël ne sera lié par aucun accord nucléaire, et qu’il « préservera sa liberté d’action et sa capacité d’agir, en toute situation et en toute circonstance ».
Un ancien responsable du renseignement militaire israélien a jugé que la stratégie de Netanyahu sur le dossier nucléaire iranien a été un échec et a demandé à l’actuel à Bennet de ne pas lui emboiter le pas et de prendre en considération les avertissements de Washington.
« La stratégie du gouvernement de Netanyahu a échoué, car il a favorisé l’annulation de l’accord nucléaire et c’est depuis cet événement que les Iraniens ont commencé à faire des progrès », a déclaré Amos Gilad, ancien chef de la division de recherche de l’Aman, lors d’un entretien accordé à Radio Israël.
Et d’ajouter : « Nous avons déjà poussé, une fois, les États-Unis à annuler l’accord, mais cela a abouti à un progrès dramatique et remarquable de l’Iran, qui a atteint un niveau qu’il n’avait jamais atteint auparavant. Il s’agit d’un échec. »
Gilad a évoqué les récents avertissements des États-Unis à Israël concernant l’inefficacité de toute attaque contre les installations nucléaires de l’Iran.
« Nous devons souhaiter que les États-Unis puissent convaincre l’Iran, car s’il arrive à fabriquer une arme atomique, l’équilibre de sécurité dont nous profitons aujourd’hui sera complètement affaibli et cela est très important. »
Le site web israélien Walla est lui aussi allé dans le même sens, demandant au Premier ministre israélien d’être plus prudent car il pourrait entraîner l’isolement d’Israël. Selon son chroniqueur Barak Ravid, les positions de Bennett contrastent avec ses promesses précédentes.
« Trois mois après que Naftali Bennett a promis au président Biden de ne pas lancer de campagne contre le retour des États-Unis à l’accord nucléaire, il semble vouloir emboîter le pas aux politiques de son prédécesseur. Cela se produit dans un contexte de réticence éprouvée par les Américains, à l’approche de la reprise des négociations avec l’Iran », a-t-il écrit pour Walla. Ajoutant qu’il ne comprend pas les raisons pour lesquelles il a changé de position.
A l’instar de Gilad, il critique la méthode avec laquelle Netanyahu avait géré le dossier nucléaire iranien sous le mandat de Barack Obama, estimant qu’elle avait privé Israël des chances d’influencer les politiques des États-Unis envers l’Iran.
Plus que jamais, les responsables israéliens officiels appréhendent un accord a minima consenti par l’administration de Biden. Selon Haaretz, les Américains envoient des signes qui laissent croire que Washington est prêt à tout abandonner pour signer un accord nucléaire avec l’Iran.
Source: Médias