Le lundi 8 novembre, le général Ismaël Qaani, chef de la force al-Qods du corps des gardiens de la révolution iranienne s’est rendu à Bagdad.
Il y a été invité par Président irakien, au lendemain de l’attaque perpétrée contre la maison du Premier ministre Moustafa al-Kazimi dans la zone verte, selon le directeur du centre des études stratégiques et des relations internationales Amir Moussaoui.
Lors de sa rencontre avec M. Kazimi, ce dernier lui a demandé une rencontre avec le guide suprême Ali Khamenei, rapporte Moussaoui.
Avant l’attaque contre sa maison, le Premier ministre irakien se trouvait confronté à un mouvement de contestation qui l’accusait d’être impliqué dans le processus de trucage et de manipulation des dernières élections législatives du 10 octobre, et réclamait un recomptage manuel.
Ce mouvement dominé par les partisans du Hachd al-Chaabi et de leur vitrine politique al-Fath est l’un de plus grands perdants du scrutin. Son bloc parlementaire est passé de 48 députés à 16 !
Il accuse une ingénierie sournoise des élections d’avoir causé sa perte électorale. Et pointe du doigt l’ONU, entre autres !
A commencer, selon le journal libanais al-Akhbar par la loi électorale qui a été votée à la hâte, sur fond de l’insurrection d’octobre 2019. Cette loi a fait éclater le corps électoral en augmentant le nombre des circonscriptions électorales de 18 à 83.
Autre élément louche dans ce processus, la société à laquelle a été confiée la charge l’examen des systèmes de vote électronique est une filiale de la société émiratie, la Dark Matter, impliquée dans des actes piratage et des actions d’espionnage au Moyen-Orient. La candidature de cette société qui a des connections israéliennes a été proposée par l’ONU.
Autres malversations signalées dans ce processus, la Haute commission indépendante des élections a fait l’objet de nettoyage directement après que le Conseil de sécurité a été chargé de garantir la tenue des élections :
** les experts qui avaient suivi des formations en Irak et à l’étranger et qui avaient supervisé plusieurs scrutins législatifs de par le monde ont été écartés
** en même temps, les responsables de la commission qui étaient chargés des missions techniques durant le processus électoral ont été remplacésز
Et tous les rouages importants ont été placés sous la direction des services de sécurité et de renseignements et des parties connues pour leur animosité au bloc Fath et aux forces politiques proches de la résistance irakienne et du Hachd al-Chaabi.
La manipulation des résultats ne se serqit pas limitée aux méthodes traditionnelles et manuelles qui étaient également largement présentes, mais on pense que les systèmes de vote électronique ont fait l’objet de piratage lors de la transmission des résultats des bureaux de vote des gouvernorats vers le centre de Bagdad, via un satellite intermédiaire exploité par la société émiratie DarkMatter.
Après le vote du 10 octobre, le bloc Fath a présenté 22 recours techniques qui ont été rejetés par la commission.
Ils font état entre autres que 20% des appareils de vote étaient en panne pendant l’heure de pointe du scrutin, surtout dans les régions qui constituent le réservoir de vote de la résistance et du Hachd al-Chaabi.
Un million de bulletins de vote ont été invalidés sur les 9.6.
Et pour clore le tout, la Conseil de sécurité n’a pas attendu que les recours aient été examinés pour donner sa bénédiction en présentant ses félicitations le 22 octobre à la Commission électorale.
Au sein des forces de la résistance irakienne, on est persuadé cette fois-ci que les Nations unies et le Conseil de sécurité qui, avec un soutien américain et occidental indéniable, ont manipulé le processus électoral pour isoler les forces opposées à la présence des troupes américaines en Irak.
Avec la complicité d’agents locaux. A leur tête Moustafa Kazimi qui a pris le pouvoir. Ce qui explique les raisons pour lesquelles les manifestants qui sont descendus dans les rues pour protester contre les résultats électoraux l’ont accusé d’implication dans ce qu’ils considèrent être une imposture électorale.
Or il semble que cette arnaque ne s’est pas arrêtée la-dessus mais s’est poursuivie avec l’attaque contre la maison de Kazimi, selon la version du Hachd.
Le chef des Brigades Ahl al-Haq, cheikh Khazaali avait justement mis en garde contre une acte sécuritaire suspect qui torpille le mouvement de protestation contre les résultats électoraux, quelques jours avant l’attaque, lorsque deux manifestants ont été tués.
Dans une déclaration ce samedi, le chef du bloc Fath Hadi al-Amiri a émis des doutes sur la crédibilité de l’information sur la tentative d’assassinat de Kazimi.
Selon Amir Moussaoui, M. Qaani a présenté pendant sa visite des informations sur les drones qui ont été utilisés dans l’assaut. Et on assure que ces drones avaient décollé depuis une base américaine proche, selon Hakam Amhaz, le correspondant d’al-Alam, télévision iranienne arabophone.
La manipulation décelée, les protestataires hostiles aux résultats de législatives ont repris de nouveau leurs manifestations le vendredi 12 novembre .
Quelque 2000 éléments du Hachd al-Chaabi se sont rassemblés devant une porte de la zone verte, réclamant sur leurs banderoles « de traduire en justice Moustafa Kazimi, la Haute commission des élections et ceux qui ont tué les manifestants et d’annuler les résultats des législatives », indique France24.
Ils ont levé le plafond de leurs revendications.
Sources : Al-Akhbar, al-Mayadeen, France24, Al-Alam