Après avoir expulsé deux diplomates russes, la « présidente » du Kosovo Vjosa Osmani estime que la République autoproclamée et deux autres ex-Républiques yougoslaves sont l’endroit d’un conflit entre la Russie, d’une part, et les États-Unis, l’UE et l’Otan de l’autre.
La « présidente » kosovare Vjosa Osmani, qui a récemment demandé à son ministère des Affaires étrangères de proclamer personae non gratae deux diplomates russes qui auraient « influé sur la sécurité nationale et l’ordre constitutionnel », a encore visé la Russie.
Ses nouvelles accusations sont liées aux heurts ayant eu lieu il y a deux semaines entre des policiers kosovars et des civils serbes à Mitrovica et à Zvecan dans le nord du Kosovo. Une vingtaine de Serbes ont été blessés, dont un grièvement.
La dirigeante de la République autoproclamée a notamment reproché à la Russie de se trouver derrière « la situation que la Serbie a créée dans le nord du Kosovo lors d’une récente action de la police kosovare », rapporte Kosovo online.
« C’est un grand conflit et le Kosovo est l’endroit où il y a le plus de conflits sur tout le continent européen, les intérêts russes sont en conflit avec les intérêts des organisations telles que l’Otan, l’UE et les États-Unis. La Russie est intéressée à lutter non seulement contre nous, mais aussi contre tous les intérêts américains et européens dans notre région, par le biais d’attaques contre le Kosovo, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro », a déclaré Mme Osmani.
« Voici la tentative de la Russie de détruire tout ce qui a été réalisé par l’Amérique et l’Europe dans notre région », a-t-elle renchéri.
Reproches à Borrell
Par ailleurs, elle n’a pas manqué de s’en prendre au ministre européen des Affaires étrangères Josep Borrell qui avait qualifié les actions de la police kosovare d’inacceptables.
« Un fonctionnaire de l’UE aussi haut placé devrait être informé et ne permettre à aucun autre fonctionnaire de vouloir le désinformer. Il était très facile de vérifier tout sur le terrain le jour même. Lorsqu’on vous demande d’être médiateur dans des relations telles que le dialogue entre le Kosovo et la Serbie, le moins que l’on puisse exiger est l’indépendance ou l’absence de parti pris à l’égard d’un côté ou de l’autre », a-t-elle critiqué.
Raid des commandos kosovars
La situation, déjà aggravée au Kosovo depuis septembre, s’est électrisée le 13 octobre alors que des commandos kosovars ont lancé une opération spéciale à Kosvska Mitrovica et à Zvecan. Ils ont visé des pharmacies et des commerces à la recherche de produits de contrebande. Des centaines de personnes sont descendues dans la rue. La police a fait usage de gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes et a ouvert le feu. Environ 20 Serbes ont été blessés, dont un grièvement.
Provocation des autorités kosovares
Une semaine plus tard, deux diplomates russes ont été proclamés personae non gratae sous le prétexte d’avoir « influé sur la sécurité nationale et l’ordre constitution
Moscou a qualifié la décision des autorités kosovares de « provocation à l’égard des diplomates » et a rejeté toutes les « insinuations sur un prétendu changement de la position russe relative à la non-reconnaissance de la République autoproclamée ».
L’ambassade russe à Belgrade a jugé « absolument inacceptables » ces tentatives d’entraver les activités légitimes des diplomates accrédités auprès de la Mission des Nations unies pour le Kosovo.
Elle a qualifié cela de « provocation à l’égard des diplomates russes » et s’est déclarée indignée par ces tentatives « absolument inacceptables ».
« Nous ne reconnaissons pas l’indépendance du Kosovo, ainsi que son gouvernement local et autres structures. Nous collaborons avec la Mission des Nations unies au Kosovo, y compris sur cette question, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l’Onu », a indiqué le service de presse de l’ambassade.
L’indépendance du Kosovo de la Serbie, proclamée unilatéralement par les structures albanaises du Kosovo le 17 février 2008, n’est pas reconnue par la Serbie, la Russie, la Chine, « Israël », l’Iran, l’Espagne, ou encore la Grèce.
Source: Sputnik