La coalition de milices jihadistes takfiristes Hayat Tahrir al-Cham qui contrôle la province d’Idleb dans l’ouest de la Syrie mènent une guerre d’élimination contre les groupes de la même idéologie qui ont été ses alliés pendant la guerre en Syrie.
Deux groupuscules dont les membres sont étrangers sont ces temps-ci dans son collimateur :
Jund al-Cham (Jund al-Sham/Les soldats du Levant) qui est dirigé par le tchéchène connu sous le pseudonyme Abou Muslim al-Chichani qui a prêté allégeance à al-Qaïda.
Ainsi que Jund Allah (les soldats de Dieu) un groupuscule qui avait été fondé et dirigé par le milicien turc, Abou Fatima al-Turki. Après sa mort, il a été succédé par l’azerbaidjanais Abou Hanifa al-Azeri à la tête de quelque 150 éléments, selon al-Quds al-Arabi.
Les deux groupuscules font front commun contre HTC (alias front al-Nosra, ex-branche d’al-Qaida) et refusent de se plier à son commandant Abou Mohamad al-Joulani qui s’était engagé auprès de la Turquie à éliminer les groupuscules qui refusent sa mainmise.
Retranchés dans la montagne des Turcomans, dans la province de Lattaquié, ils font l’objet d’attaques lancées par HTC depuis la région avoisinante de Jisr al-Choghour dans la province d’Idleb.
Selon les dernières informations des combats, après un pilonnage au cours duquel HTC a utilisé son artillerie et des chars de combats, ses miliciens avancent dans cette montagne en direction des positions des deux groupuscules et renforcent sa présence militaire dans leur camps avoisinants Hamamat et Darkouche.
Selon la télévision libanaise d’information al-Mayadeen, Jund al-Cham a résisté dans un premier moment contre les attaques de HTC, tuant, blessant et emprisonnant ses miliciens. Mais face à son avancée, son chef et 70 de ses hommes, se seraient rendus, en échange d’un accord leur permettant de se retirer de la montagne vers une zone sécurisée. Abou Muslim al-Chichani avait refusé le mois de juin dernier de rejoindre les rangs de HTC. Avant l’éclatement des combats, il a déclaré dans un enregistrement sonore qu’il est contre l’effusion de sang.
Mais il semble que d’autres miliciens du groupe tchétchène, dirigés par un certain Mourad Margochvili refusent de se rendre et les combats se poursuivent entre les deux groupuscules dans le nord-ouest d’Idleb, selon RT.
Il en est de même avec la milice Jund Allah qui est connue pour être le plus farouchement hostile à HTC et qui est décidée à le combattre jusqu’au bout. Elle refuse d’être enrôlée sous le commandement d’Abou Mohamad al-Joulani, au motif qu’il est au service d’agendas étrangers et menace son ambition d’établir un émirat islamique dans la province ouest d’Idleb.
Dans un communiqué qu’elle a publié le lundi 25 octobre, elle a accusé « HTC de vouloir combattre les moudjahidines et les mouhajirines 9les immigres) parmi les Turcomans pour les livrer aux Russes et aux Majous (les iraniens) ».
Joulani a tenté de les éradiquer depuis quelques mois. Il a ordonné l’arrestation et la liquidation de ses membres qui sont majoritairement originaires de l’Azerbaïdjan orientale. Mais il n’a pu parvenir aux positions où ils sont retranchés dans la montagne de Turcomans.
Ce groupuscule est l’un des plus sanguinaires. Ses miliciens qui subissent un entrainement intensif pendant 6 mois ont tué puis brûlé le corps d’un milicien turc qui avait refusé d’évacuer sa maison située à proximité de leur camp dans la province d’Idleb.
HTC par la voix de l’un de ses dirigeants Abou Maria al-Qahtani a accusé ce groupuscule de rassembler autour de lui les restes d’al-Qaida, des Hourras Eddine, et de Daech. Selon lui, il a édifié des camps dans la montagne des Turcomans à partir desquels il effectue des attentats sécuritaires contre lui et contre l’armée turque à Idleb.
Pour l’heure, HTC a établi 7 positions militaires dans la montagne des Turcomans.
Sources : Al-Mayadeen, RT, al-Qods al-Arabi
Source: Divers