Sort fatal du peuple palestinien face à l’occupation israélienne: la chair vivante est son moyen de lutte permanent.
Et c’est le cas du détenu palestinien Meqdad al-Qawasimi qui poursuit sa grève de la faim pour le 87ème jour consécutif, ce samedi 16 octobre, pour obtenir la fin de sa détention administrative qui lui a été prolongée sans raison valable.
Son état de santé ne cesse de se détériorer, rapporte ses parents. Il a perdu 20 kilogrammes, souffre d’une baisse du rythme cardiaque, de problèmes respiratoires et de douleurs dans tout le corps notamment dans son intestin, sa tête et le ventre et sa visibilité en souffre sérieusement, selon l’Organisme pour les affaires des détenus et des libérés.
Âgé de 24 ans et originaire d’al-Khalil, il a été arrêté pour la première fois en 2015 et a passé quatre années dans les prisons israéliennes dont certaines sous dans le cadre de la procédure de détention administrative.
La Justice israélienne utilise cette procédure interminable contre les Palestiniens pour la simple raison qu’ils militent pour la cause palestinienne et contestent pacifiquement l’occupation. Les détentions étant renouvelées interminablement, à la discrétion du juge, sans aucun procès, elles visent à briser la volonté des Palestiniens.
Les forces d’occupation ont arrêté Meqdad une deuxième fois le mois de janvier dernier, quelques semaines après l’avoir libéré. Et de nouveau, le Haut-Tribunal israélien l’a condamné à 6 mois de détention administrative, « sans qu’aucune accusation ne lui ait été adressée durant l’enquête, le tribunal arguant que le dossier est secret », précise sa mère Iman Bader.
Sa peine devait se terminer lorsque sa détention a été prolongée une seconde fois.
Selon Mme Bader , son fils sait très bien que l’allégation de dossier secret n’est fondée sur aucune assise juridique et que la détention administrative se renouvelle sans fin, raison pour laquelle il s’est finalement décidé à entamer la grève de la faim pour recouvrer sa liberté à partir du mois de juillet dernier.
Etant incarcéré à la prison de Ofar, il a été transporté à l’hôpital israélien Kaplan, où il est ligoté par la main droite et le pied gauche à son lit. Trois prisonniers se trouvent avec lui dans la chambre et font exprès de manger devant lui pour le dissuader de poursuivre sa grève de la faim.
Le Haut tribunal israélien, la plus haute instance juridique israélienne a décidé de geler sa détention mais Meqdad s’obstine à refuser cette décision.
« La décision de geler la détention administrative ne veut pas dire qu’elle est annulée. Le gel vise en vérité à ôter la responsabilité de l’administration pénitentiaire des prisons de l’occupation et des renseignements du sort et de la vie de Qawassimi et à le transformer en un détenu non officiel dans un hôpital », a expliqué l’avocat Jawad Boulos, du Club du détenu palestinien.
Cette décision implique que sa surveillance en incombera au service de sécurité de l’hôpital, et non plus aux autorités carcérales des prisons, sinon il restera un prisonnier que sa famille ne pourra pas l’emmener ailleurs, précise le club.
Malgré son état de santé grave, Meqdad a décidé de continuer sa grève de la faim.
« La décision du tribunal de geler ma détention n’y changera rien. J’attends ma libération. Je refuse cette décision. Je ne prends pas d’aliment, ni de sel ni du sucre, ni des vitamines et s’il le faut je vais m’arrêter de boire, et je ne renoncerais pas jusqu’à ce soit décrétée la décision de mettre fin à ma détention », avait-il dit le 7 octobre dernier, en parlant à voix très basse, avec beaucoup de difficulté.
Il a ajouté : « les médecins m’ont dit que mon cœur pourrait s’arrêter à chaque moment. Mais je veux revenir chez mes parents et mes amis et mettre fin a cette décision injuste à mon égard ».
Sur les réseaux sociaux, une campagne est menée rendant compte de ses souffrances et relayant ses revendications. Uune caricature les a bien illustrées en quelques mots: » Nous avons faim de liberté »
6 autres détenus palestiniens grévistes de la faim ont les mêmes revendications. L’un d’entre eux en est à son 94ème jour.
Source: Divers