L’Iran prépare des manœuvres militaires terrestres au nord-ouest du pays, ont affirmé les chefs des forces terrestres du Corps des Gardiens de la révolution et de l’armée iranienne.
Ce qui semble avoir inquiété le président azerbaïdjanais Ilham Aliev qui s’est dit étonné du timing de ces exercices, à proximité de la région du Nagorny Karabakh située aux confins avec l’Azerbaïdjan. Selon Aliev, aucune manœuvre militaire iranienne n’a été réalisée dans cette zone depuis près de 30 ans.
Selon l’agence russe Tass, les forces azerbaidjanaises qui ont occupé près de deux-tiers du Nagorny Karabakh, à l’issue d’une guerre de 44 jours en 2020 contre l’Arménie, ont fermé deux régions qui relient l’Arménie à l’Iran. Ce qui a suspendu le transport des marchandises et des voyageurs entre les deux pays.
Le mois passé, les autorités azerbaidjanaises ont arrêté les conducteurs de deux camions iraniens après être entrés dans le Nagorny Karabakh sans leur autorisation.
En présence du nouvel azerbaidjanais qui lui présentait les lettres d’accréditation, le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a fait part du mécontentement de son pays pour le comportement avec les conducteurs de camions iraniens et l’arrestation de deux d’entre eux.
Le ministre iranien s’est dit surpris de déclarations du président azerbaidjanais sur les manoeuvres militaires iraniennes décidées dans le nord-ouest du pays. « La réalisation des exercices militaires des Etats sur leur sol s’inscrit dans le cadre de leurs droits de souveraineté nationale », lui a-t-il fait part. Et M. Abdollahian de conclure que Téhéran « ne peut supporter les activités et les mouvements de l’entité sioniste contre sa sécurité nationale et prendra les mesures nécessaires à cer égard ».
Auparavant, le chef des forces terrestres du CGRI, le général Mohamad Pakpour a déclaré que son pays « n’acceptera aucun changement des frontières dans les pays l’avoisinant et refuse tout changement géopolitique dans la région qui lui serait nuisible ».
M. Pakpour s’exprimait en marge d’un rassemblement des forces de peshmergas kurdes islamiques, en allusion aux récents évènements à la frontière entre l’Iran et le Kurdistan irakien, où s’organisent des groupuscules kurdes iraniens aux revendications séparatistes.
Des propos jugés selon les observateurs insinuer ce qui se passe dans le nord-ouest du pays.
En outre, le commandant de l’armée de terre iranienne, le général Kiomerth Haydari a confirmé la tenue des manoeuvres militaires précisant qu’elles seront lancées le vendredi 1er octobre.
Baptisées Fatehou Kaïbar, elles impliqueront des unités de blindés, de drones, de guerre électronique, et seront soutenues par des hélicoptères.
« Ces manœuvres réalisées dans cette région ont pour but d’élever le niveau des préparatifs pour le combat des forces terrestres dans cette région », a-t-il ajouté.
Le mardi, l’agence de presse russe Avia.pro a évoqué, images vidéo à l’appui, l’envoie dans cette région d’un convoi de plusieurs kilomètres de matériel militaire du CGRI soulignant qu’il comprenait des dizaines de chars, des installations d’artillerie automotrices, des véhicules blindés légers, etc.
Selon les sources de l’agence, la colonne de matériel militaire s’étendait sur 8 kilomètres.
Source: Médias