Le général israélien Tal Kalman, chef de la direction stratégique sur l’Iran au sein de l’armée d’occupation israélienne, a évoqué les objectifs de l’Iran dans les années à venir et les ambitions de son guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei.
Dans une longue interview accordée au journal israélien Maariv , traduit par le quotidien qatari Arabi 21, Kalman estime que « les Iraniens ne regardent pas vers demain, mais aspirent plutôt à 30 ou 40 ans à venir».
«Tout ce qui se passe au Moyen-Orient est lié à l’Iran », a-t-il assuré
Selon lui « l’Iran n’est pas seul, mais il est aussi en Syrie, en Irak, au Yémen, au Liban, ainsi qu’à Gaza », soulignant la nécessité d’examiner plus largement les motivations et les contextes qui se déroulent au Moyen-Orient.
Kalman a souligné que « l’Iran a l’ambition à long terme de détruire l’État d’Israël, car il dipose d’un État idéologique extrémiste et se considère finalement comme une puissance sans la présence d’Israël », ajoutant que « Téhéran prend de nombreuses mesures et est prêt à payer un lourd tribut pour réaliser sa vision. »
Il poursuit: « Le pouvoir iranien est patient et a une vision stratégique à long terme. Il ne se soucie pas pour autant de l’avenir prévisible que des longues années à venir ».
Notant que « la confrontation avec l’Iran ne concerne pas seulement la question nucléaire, il fait état « de projets de confrontation dans d’autres arènes ». Selon lui l’Iran construit une force par procuration, dotée de capacités militaires, et s’emploie pour l’équiper du meilleur équipement de pointe, pour parvenir à un anneau proche d’Israël.
Sur la possibilité que Tel Aviv affronte seul l’Iran, Kalman a déclaré que « la question nucléaire est le dernier événement et le plus important , étant donné qu’elle constitue une menace existentielle pour Israël ».
« Mais la course aux armements nucléaires changerait le Moyen-Orient dans son ensemble, ce qui rend ce point important pour les autres pays, dans le cas où les voies de transport seraient affectées et le commerce mondial », a-t-il souligné.
Evoquant les accords de normalisation avec les pays arabes, il estime que « leurs répercussions stratégiques sont énormes, et peuvent produire un axe modéré face à l’axe chiite iranien ». Et de poursuivre : « Cela signifie que Khamenei devrait être perturbé par ce processus qui entrave sa vision et peut freiner ses aspirations régionales ». Signalant que d’ici deux ou trois ans, de nouveaux pays arabes pourraient s’engager sur la voie de la normalisation, comme l’Arabie saoudite, le Sultanat d’Oman et le Koweït.
Il a évoqué la possibilité de vendre des systèmes de défense aérienne aux pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Tel-Aviv, mais en coordination avec Washington, en prenant en compte le maintien d’une « marge de sécurité suffisante ».
Selon lui le pays qui peut produire une bombe nucléaire dans un laps de temps relativement court est un « pays seuil ». « L’Iran se trouve déjà dans l’espace seuil, et la question est de savoir quelle est l’ampleur de ce seuil ? Je ne peux pas approfondir l’image complète du renseignement, mais l’Iran est dans un tel espace qu’il peut atteindre une bombe », a-t-il jugé.
Selon le responsable israélien, l’ambition de Tel-Aviv est d’avoir une solution diplomatique à ce problème entre l’Iran et la communauté internationale, tout en veillant à ce que Téhéran soit sorti du « seuil nucléaire », ajoutant qu’ « Israël a d’autres options, même s’il ne recherche pas la guerre. » « L’accord est notre première priorité, il aborde les questions de l’accord précédent. Nous avons un objectif commun avec les Américains, et la visite du Premier ministre aux États-Unis a été très réussie. Il y a une coordination sur les objectifs et les mesures qui doivent être prises dans les prochains mois, en supposant la continuation de la période sans accord, et la poursuite de l’Iran de sa marche vers la bombe », a-t-il ajouté.
Tout en soulignant que toute opération contre l’Iran ne signifie pas l’occupation de Téhéran, mais vise plutôt à lui en faire payer un lourd tribut, il a toutefois tempéré en estimant que « la bataille contre l’Iran est une bataille sur plusieurs arènes en même temps, et c’est l’événement difficile ».
Et de conclure : « les capacités militaires font partie de la diplomatie, car la diplomatie ne saurait suivre seulement la politique de la carotte, mais aussi celle du bâton ».
Source: Médias