Un tribunal saoudien a condamné le 8 juin un journaliste soudanais à quatre ans de prison pour avoir publié sur les réseaux sociaux des critiques à l’égard du royaume, a indiqué mardi l’ONG Human Rights Watch (HRW).
Ahmad Ali Abdelkader, 31 ans, était accusé d’avoir « insulté les institutions et les symboles de l’Etat » et d’avoir « parlé de manière négative des politiques du royaume », a précisé HRW dans un communiqué.
Les accusations sont basées sur des tweets et des interviews dans lesquels il a exprimé son soutien à la révolution soudanaise de 2018-2019 et a critiqué les actions de l’Arabie saoudite dans son pays d’origine ainsi qu’au Yémen, selon le communiqué.
« L’emprisonnement d’une personnalité médiatique sur la base d’accusations bidon en dit plus en termes de négativité sur les politiques de l’Arabie saoudite que tout ce qu’Ahmad Ali Abdelkader a pu mettre en ligne », a déclaré Michael Page, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient.
« Sa poursuite en justice et d’autres cas similaires montrent à quel point les autorités saoudiennes sont déterminées à éradiquer la moindre critique sur les réseaux sociaux et à dissuader toute dissidence (en brandissant) la menace de longues peines de prison », selon la même source.
Ahmad Ali Abdelkader a été arrêté à l’aéroport de Jeddah le 19 avril et s’est vu refuser l’accès à un avocat pendant le procès, précise encore HRW.
Il a été détenu pendant 20 jours dans un poste de police de Jeddah, puis au centre de détention d’Al-Shumaisi, près de La Mecque, avant d’être déféré devant un juge, selon HRW.
Abdelkader a travaillé en Arabie saoudite pendant cinq ans entre 2015 et 2020, puis est retourné au royaume en avril avec un nouveau visa de travail. Il a été arrêté à son arrivée dans le pays.
Source: AFP