À l’occasion d’une présentation en Russie de son nouveau film consacré au lanceur d’alerte Edward Snowden, le réalisateur Oliver Stone a fustigé la «surveillance sans égale» mise sur pied sous le président américain Barack Obama.
Selon l’agence russe Sputnik, la nouvelle fiction biographique qu’Oliver Stone consacre au lanceur d’alerte Edward Snowden retrace l’histoire de cet ex-consultant de l’agence de sécurité américaine NSA à l’origine de la plus grande fuite de données de l’histoire des Etats-Unis.
Les milliers de documents révélés par Snowden ont mis en lumière l’ampleur de la surveillance américaine tentaculaire sur les communications dans le monde, déclenchant un vif débat sur le droit à la vie privée face aux agissements de l’Etat.
« Il a créé la surveillance d’Etat mondiale la plus la plus massive qui ait jamais existé, bien au-delà de ce qu’avait fait la Stasi en Allemagne de l’Est », a estimé le réalisateur Oliver Stone en déplorant le rôle du président Barack Obama.
« Enfreindre toutes les règles au nom du terrorisme global ne constitue pas une riposte marginale, mais une riposte extrême », relève-t-il.
«Méfions-nous des fascistes et des tyrans qui promettent de nous protéger. Je ne veux pas de ça. »
« M. Obama devrait pardonner (Snowden) et nous l’espérons », a déclaré Oliver Stone en souhaitant que le président ait soudainement «un éclair pour lui montrer la voie » à suivre dans cette affaire.
Dans un entretien accordé au media russe Russia Today, Stone avait fait remarquer que les lanceurs d’alertes ont levé simplement une petite partie du voile sur ce qui constitue « un véritable monde souterrain », fustigeant la tendance des médias occidentaux à accuser constamment la Russie, sans preuve.
« Cette guerre cybernétique m’inquiète. Nous tirons des conclusions sans avancer de preuves, les gens disent des bêtises. Il est très facile de crier encore et encore : “Les Russes passent à l’attaque!” Mais c’est une idiotie » s’emporte Oliver Stone.
le célèbre réalisateur, scénariste et producteur américain souligne que l’histoire du piratage des serveurs du Parti démocrate aux États-Unis montre une fois de plus qu’il est bien plus facile d’accuser immédiatement la Russie de tous les maux que de faire attention à ce qui est vraiment important : « Si j’ai appris une chose lors du tournage de “Snowden”, c’est qu’il est très difficile de comprendre qui est l’auteur d’une cyberattaque et ce qu’il a fait exactement (en termes techniques, ndlr). Ceci peut prendre des mois, mais personne ne veut patienter. Il est plus facile de pointer un ennemi du doigt. »
Selon Oliver Stone, les informations mises en lumière par ce piratage témoignent d’une conduite malhonnête du Comité national du Parti démocrate des États-Unis, qui a intentionnellement nui à la campagne électorale de son propre candidat Bernie Sanders au profit d’Hillary Clinton.
« C’est là le véritable scandale, mais tout le monde l’a manqué », ajoute Oliver Stone.
Dans son nouveau film, Oliver Stone suit le parcours de Snowden de l’armée à la CIA jusque dans ses fonctions de prestataire de la NSA, chaque plan exposant un peu plus les secrets de la surveillance en place: le monde est truffé de matériel électronique capable d’épier les activités de tout un chacun.
Le réalisateur explique qu’il a parlé à Edward Snowden pendant ses neuf visites à Moscou en deux ans de travail sur le film et qu’il a ainsi obtenu beaucoup d’informations confidentielles concernant ce qui lui était arrivé. « J’ai fini par reproduire une histoire magnifique et intrigante, car il s’agit d’une histoire qui continue dans le monde en ce moment même et qui aborde les problèmes auxquels notre génération, mais aussi les suivantes, est confrontée : la surveillance et les armes cybernétiques », conclut le réalisateur.
Source: Divers