Des milliers de Palestiniens ont participé ce vendredi 25 juin aux funérailles du militant palestinien Nizar Banat dont la mort après son arrestation est imputée aux services de sécurité de l’Autorité palestinienne.
Les participants étaient venus de toute la Palestine occupée, de Cisjordanie, de la ville sainte d’al-Qods et des territoires palestiniens de 1948.
Durant la marche depuis la mosquée Hussein dans la ville d’al-Khalil (Hébron) et jusqu’au cimetière des Martyrs, ils ont scandé des slogans réclamant de juger ses criminels et le départ du chef de l’AP Mahmoud Abbas.
L’AP est corrompue selon 84% des Palestiniens
De nouveaux témoignages sont venus étayer la thèse de l’assassinat préméditée de cet activiste connu pour son franc parler et ses critiques à l’AP. Selon un sondage d’opinion publié par le Centre palestinien des recherches, 84% des Palestiniens estiment qu’elle est corrompue, a rapporté al-Jazeera net.
La mère de Nizar a rapporté que son fils était traqué par les éléments de l’AP depuis deux mois.
Un médecin légiste d’une organisation des droits de l’homme Samir Abou Zaarour a de son côté annoncé après avoir examiné son cadavre que la cause de sa mort n’a rien de naturel. Il a fait état de la présence de lésions et des blessures dans toutes les parties du corps dues aux coups qu’il a reçus. Selon lui, il a aussi détecté une hémorragie dans les poumons et un étouffement au niveau de l’artère pulmonaire, dus également aux coups. Il a assuré que les lésions ne montrent pas qu’il est décédé en raison de thromboses.
Le cousin paternel de Nizar, Ammar Banat qui se trouvait dans la maison lors de son arrestation dans la nuit de mercredi à jeudi a révélé que les forces de sécurité palestiniennes l’ont traité avec une violence inouïe et l’ont frappé sur la tête avec des bâtons de fer. Selon lui, ce sont les éléments des appareils de la Sécurité préventive et des renseignement généraux qui ont lancé l’asaut contre la maison de Nizar vers 3h30 à l’aube du jeudi.
« Ils l’on trainé et l’on frappé en le trainant jusqu’au véhicule, ils l’ont insulté et humilié et son sang coulait », a-t-il précisé.
Pas de confiance en la commission de l’AP
Le mouvement de résistance Hamas qui a dénoncé son assassinat en imputant la responsabilité à l’AP a rejeté la décision du Premier ministre Mohamad Achtiyeh de former une commission d’enquête dans les conditions de cet assassinat.
« Nous n’avons aucune confiance en la commission formée par l’Autorité, son gouvernement et ses services », a indiqué le Hamas dans un communiqué assurant que c’est l’AP qui a exécuté ce crime.
« L’autorité et son gouvernement devraient assumer l’entière responsabilité de cet assassinat déplorable… notre peuple et ses forces politiques et populaires devraient en finir définitivement avec les exactions de l’AP et de ses appareils », a-t-il souligné.
Moustafa Barghouthi, le chef du mouvement de l’Initiative nationale palestinienne a qualifié cette mort « d’assassinat d’un opposant politique » assurant que l’Autorité palestinienne en est responsable.
Il a dit craindre que ce meurtre ne porte atteinte à l’unité palestinienne et au tissu national palestinien.
Source: Médias