Le Syndicat des journalistes palestiniens a rapporté que l’Agence de presse française (AFP) avait renvoyé arbitrairement son correspondant en Cisjordanie, Nasser Abou Bakr, sous la pression des « diktats de l’occupation israélienne ».
Correspondant pour l’AFP pendant plus de 20 ans, Abou Bakr est également le chef du Syndicat des journalistes palestiniens.
« Cette décision est intervenue après les campagnes successives d’incitation à la haine contre lui, en raison de ses prises de position et de son travail de chef des journalistes, notamment dans le dossier de la poursuite des dirigeants de l’occupation auprès des tribunaux internationaux pour crimes et attaques contre des journalistes palestiniens », a expliqué le syndicat dans un communiqué publié le lundi 31 mai.
Le communiqué ajoute qu’Abou Bakr « a fait l’objet d’une campagne systématique de harcèlement au cours des 5 dernières années, de la part de la direction de l’agence et de ses dirigeants actuels et anciens, pour le pousser à démissionner et à quitter son emploi en raison de son travail syndical et sa défense des journalistes ».
Selon le syndicat « cette décision arbitraire constitue une honte pour l’agence française ».
Le syndicat a également appelé le ministère palestinien de l’Information à « retirer immédiatement l’accréditation du bureau de l’agence à Ramallah.
L’AFP n’a pas commenté sa décision, a déploré dans sa déclaration le Syndicat des journalistes palestiniens.
La récente offensive israélienne sur la bande de Gaza entre le 10 et e 21 mai a tué 3 journalistes palestiniens et blessés 12 autres.
La dernière victime était l’animateur radio Yousef Abou Hussein, qui est tombé en martyr le dixième jour de l’offensive.
Avaient été tués auparavant les deux journalistes Abdul Hamid Al-Kalk et Muhammad Abdel Moneim Shaheen.
Lors de ses raids, les forces aériennes d’occupation ont pris pour cible la tour résidentielle d’Al-Jala’ où se trouvaient les locaux de l’agence américaine Associeted Press et de la télévision qatarie al-Jazeera et l’ont complètement détruite.
Le Comité de soutien aux journalistes a condamné cette décision demandant à l’Union internationale des journalistes d’enquêter sur cette décision arbitraire qui s’oppose à tous les traités et règles qui régissent cette profession
Selon le CSJ , les agressions israéliennes contre les journalistes palestiniens a connu une hausse considérable depuis mai 2021, atteignant les 100. Il a indiqué que durant l’escalade, l’entité sioniste a détruit plus de 50 institutions médiatiques palestiniennes, arabes, et internationales.
« Cette éviction est un précédent dangereux qui nécessite une prise de position de la part de tous les journalistes palestiniens et du gouvernement palestinien pour boycotter l’AFP pour sa décision qui est au service de l’occupation israélienne », a appelé le Comité.
Source: Médias