L’Iran prévoit de commencer à produire effectivement de l’uranium enrichi à 60% à compter de « la semaine prochaine », selon l’ambassadeur de la République islamique auprès de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Cette annonce intervient deux jours après l’explosion sur le site nucléaire iranien de Natanz imputée à ‘Israël’.
L’Iran a annoncé mardi qu’il allait « commencer à enrichir l’uranium à 60% » en isotope 235. Les travaux préparatoires pour mettre en œuvre cette décision ont commencé mardi soir « et nous prévoyons d’accumuler le produit [de deux cascades de centrifugeuses dédiées à l’uranium à 60%] la semaine prochaine », écrit Kazem Gharibabadi dans un tweet publié dans la nuit de mardi à mercredi 14 avril, rapporte l’AFP.
Abbas Araghchi, ministre des Affaires étrangères adjoint, a également fait cette annonce « dans une lettre à Rafael Grossi », le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).
La République islamique enrichit actuellement de l’uranium à 20% en isotope 235, bien au-delà de la limite de 3,67% fixée par l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015.
« Nous avons vu les informations de presse » à ce sujet mais « nous n’avons pas de commentaire à ce stade », a déclaré un porte-parole de l’AIEA à Vienne.
La République islamique a toujours nié vouloir se doter de l’arme nucléaire, arguant d’un interdit moral et religieux.
Dans sa lettre à M. Grossi, M. Araghchi déclare également que « 1.000 centrifugeuses supplémentaires d’une capacité 50% supérieure seront ajoutées aux machines présentes à Natanz, en sus du remplacement des machines abîmées » par l’explosion survenue dimanche dans ce complexe nucléaire du centre de l’Iran, ajoute Irna sans plus de précisions.
Ces annonces surviennent quelques heures après une rencontre à Téhéran entre le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, et son homologue russe, Sergueï Lavrov.
Plus tôt, la télévision d’Etat avait annoncé que M. Araghchi avait quitté Téhéran pour participer mercredi à Vienne à une réunion devant faire le point sur les discussions en cours, destinées à réintégrer les Etats-Unis au sein de l’accord sur le nucléaire de 2015 et à ramener Téhéran à l’application stricte du texte, en échange de la levée des sanctions imposées par Washington contre la République islamique depuis 2018.
Téhéran a cessé de respecter ses engagements en matière nucléaire après le retrait unilatéral en 2018 des États-Unis de Donald Trump de l’accord de Vienne et le rétablissement des sanctions américaines. Trump voulait obliger la République islamique à revenir à la table de négociations pour la pousser à inclure le programme balistique iranien dans le cadre de l’accord nucléaire. Ce que Téhéran refuse toujours estimant que ce programme est une garantie de sa défense.