Téhéran a condamné « fermement » lundi soir les nouvelles sanctions annoncées par l’Union européenne le même jour à l’encontre de huit responsables iraniens, et annoncé rompre en représailles « tout dialogue sur les droits humains » avec les Vingt-Sept et la « coopération résultant de ce dialogue ».
« Il convient assurément de rejeter de telles actions de la part de ceux qui prétendent de façon mensongère être les champions des droits humains, les mêmes qui, pour des motifs politiques, sont non seulement restés muets face à la violation des droits du peuple iranien des sanctions illégales imposées par les Etats-Unis (…) mais ont aussi coopéré avec eux », déclare le porte-parole de la diplomatie iranienne, Saïd Khatibzadeh, dans un communiqué.
En conséquence, ajoute M. Khatibzadeh, l’Iran « suspend tout dialogue sur les droits humains avec l’UE et toute coopération résultant de ce dialogue en particulier (en matière de) terrorisme, (de lutte contre le trafic de) drogue, et des réfugiés ».
L’Union européenne a annoncé lundi des gels d’actifs et des interdictions de visa contre huit responsables de la sécurité iranienne qu’elle accuse d’avoir pris part à la répression violente des troubles de novembre 2019 en Iran. Trois prisons iraniennes sont aussi ajoutées à la liste des sanctionnés.
En dénonçant unilatéralement en 2018 l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, les Etats-Unis ont réimposé les sanctions américaines contre l’Iran que ce pacte avait permis de lever. Jusqu’à son départ de la Maison Blanche en janvier, l’ex-président américain Donald Trump a mené contre l’Iran une politique de « pression maximale », à coup de sanctions économiques supplémentaires, qualifiées d’échec par son successeur Joe Biden.
Celui-ci a dit vouloir réintégrer l’accord de Vienne mais a posé pour cela des conditions jugées inacceptables par l’Iran.
L’annonce des nouvelles sanctions européennes survient alors que l’UE anime des discussions à Vienne en vue de permettre le retour des Etats-Unis dans l’accord de 2015 et d’obtenir la levée des sanctions imposées ou réimposées par Washington contre la République islamique. Depuis la sortie des Etats-Unis de l’accord de Vienne, Téhéran n’a cessé d’accuser les Européens de passivité et de manquer à leurs engagements en n’aidant pas l’Iran à contourner les effets des sanctions américaines, qui ont provoqué une violente récession en Iran.
Le président iranien avait mis en garde à plusieurs reprises l’Europe de cesser toute coopération en matière de lutte contre le trafic de drogue et contre les flux migratoires.
L’ONU loue régulièrement l’action de l’Iran en matière d’accueil des (plusieurs millions) sur son sol.
L’Iran, qui est sur la route du trafic de la drogue produite en Afghanistan annonce régulièrement des saisies monstres d’opioïdes.
Source: Avec AFP