Après des inquiétudes exprimées par des manifestants et des ONG face à plusieurs cas de Covid-19 dans les geôles bahreïnies, les autorités judiciaires ont annoncé vendredi 2 avril que plus d’une centaine de détenus vont être prochainement libérés de la prison de Jaw, dans l’est de Bahreïn.
Selon un communiqué du ministère public, 126 prisonniers vont être libérés –à une date non spécifiée– et achever leur peine dans un cadre non carcéral, sous surveillance électronique.
Encadrés par un important dispositif de sécurité, des dizaines de proches de prisonniers ont manifesté vendredi dans la banlieue de la capitale Manama, devant le domicile de l’ambassadeur US, pour réclamer leur libération, selon des comptes sur les réseaux sociaux.
Les manifestant ont brandi des banderoles sur lesquelles étaient inscrits : « Sauvez les prisonniers de Bahreïn et libérez les détenus bahreïnis ».
La campagne de vaccination de tous les prisonniers qui s’étaient inscrits pour être immunisés est achevée, avait prétendu le ministère de l’Intérieur, cité par l’agence officielle Bahrain News Agency.
Mais selon le Bahraïn Institute for Rights and Democracy (BIRD), une ONG basée à Londres, des dizaines de prisonniers sont en réalité malades du Covid-19.
« Si le gouvernement de Bahreïn veut vraiment endiguer cette épidémie, (les autorités) devraient être totalement transparentes plutôt que de minimiser la gravité de la situation », a estimé Sayed Ahmed Alwadaei, directeur de BIRD, cité dans un communiqué la semaine dernière.
Le site ADHRB a pour sa part affirmé que le nombre des prisonniers contaminés a franchi la barre de 69 cas. Plusieurs d’entre eux ont le corps criblé de balles, lors des manifestations réclamant des reformes politiques dans ce petit royaume du Golfe.
Depuis le soulèvement en 2011 dans le pays, qui s’est achevé dans une répression sanglante menée avec l’aide de l’Arabie saoudite, les partis d’opposition ont été interdits et un grand nombre d’opposants politiques, dont des femmes, ont été emprisonnés.
D’après des militants des droits humains, la capacité de la prison de Jaw est d’environ 1.200 détenus soit au moins trois fois inférieur au nombre de prisonniers –dont des opposants politiques– actuellement incarcérés.
Les organisations de défense des droits humains critiquent régulièrement les conditions d’incarcération et la surpopulation des prisons à Bahreïn.
Sources: AlMasirah + AFP