A peine 24 heures après l’opération spectaculaire contre des sites pétroliers et militaires à l’est de l’Arabie, un nouveau missile, de type indéterminée, a visé le lundi 8 mars une cible militaire importante au sein de l’aéroport saoudien d’Abha, au sud de l’Arabie.
Le porte-parole des forces yéménites, le général Yehya Sarii, a précisé qu’ « un nouveau missile balistique est récemment entré en service et a atteint sa cible avec précision », rapporte la télévison yéménite AlMasirah.
Et de rappeler: « cette attaque est une riposte naturelle et légitime aux agressions et au blocus contre notre pays ».
Rappelons que des dizaines de milliers de Yéménites ont été tués, depuis le début de la guerre lancée par l’Arabie et ses alliés contre le Yémen en mars 2015. Cette guerre a également provoqué la pire crise humanitaire au monde.
Les solidaires avec la coalition l’enfoncent davantage dans le bourbier yéménite
Entre-temps, le porte-parole du mouvement de résistance yéménite Ansarullah a réagi aux messages de solidarité avec l’Arabie en affirmant que « les pays qui ont exprimé leur solidarité avec la coalition d’agression (saoudienne) la poussent à s’enfoncer davantage dans le bourbier yéménite ».
« Nous disons à ceux qui sont solidaires avec la coalition d’agression, vous ne serez pas des défenseurs de la paix, tant que vous incitez l’agresseur à poursuivre son agression et son blocus contre le Yémen », a écrit Mohammad Abdel Salam sur son compte twitter.
Et de rappeler : les opérations menées par l’armée et Ansarullah sont purement défensives, conformément au principe du droit de légitime défense.
Washington « alarmé » par la fréquence des attaques contre l’Arabie
Peu auparavant, les Etats-Unis s’étaient dits alarmés par la fréquence des attaques de riposte de l’armée yéménite et d’Ansarullah contre le géant pétrolier Aramco et des cibles militaires à l’est de l’Arabie.
« Nous continuons à être alarmés par la fréquence des attaques houthies (Ansarullah) contre l’Arabie saoudite. Une telle escalade n’est pas compatible avec un groupe sérieusement déterminé à faire la paix », a prétendu Jen Psaki.
L’Arabie saoudite, a-t-elle ajouté, est confrontée à une authentique menace sécuritaire en provenance du Yémen et d’autres dans la région.
« Nous allons chercher des moyens de mieux aider l’Arabie saoudite à défendre son territoire face à ces menaces », a encore déclaré Jen Psaki lors d’un point de presse à Washington, rapporte l’AFP.
Pour la voix de son porte-parole, le Département d’Etat a indiqué que les forces yéménites devaient montrer leur volonté de s’engager dans un processus politique pour parvenir à la paix dans le pays.
« Des attaques comme celles-ci ne sont pas les actions d’un groupe qui est sérieusement engagé pour la paix », selon Ned Price, qui a jugé ces attaques « inacceptables ».
Déjà dans la journée, l’ambassade des Etats-Unis à Ryad avait assuré l’Arabie saoudite du soutien américain en matière de défense et de sécurité. « Les Etats-Unis se tiennent aux côtés de l’Arabie saoudite et de son peuple. Notre engagement à défendre le royaume et sa sécurité reste ferme », a ajouté l’ambassade.
Aucune victime ni aucun dégât ne sont à déplorer après les attaques qui ont visé dimanche un parc de réservoirs de pétrole à Ras Tanoura, l’un des plus grands ports pétroliers au monde, et un complexe à Dharhan appartenant au géant pétrolier saoudien Saudi Aramco, ont déclaré les autorités saoudiennes.
Les forces yéménites ont utilisé, dimanche 7 mars, 14 drones et huit missiles balistiques et visé également des cibles militaires à Dammam, Asir et Jizan.
Rappelons que ces opérations ont fait monter les cours du Brent jusqu’à plus de 70 dollars le baril, leur plus haut niveau depuis janvier 2020.