Alors que les groupes terroristes Daech et al-Qaïda multiplient leurs activités au Yémen, en soutien à la coalition saoudienne et aux forces mercenaires, les forces de Sanaa qui comptent dans leurs rangs des unités de l’armée yéménite et des combattants d’Ansarullah avancent inlassablement vers la ville stratégique de Ma’reb (nord), chef-lieu de la province éponyme.
Cependant, le gouvernement démissionnaire d’Abed Rabbo Mansour Hadi, appuyé par l’Arabie, a envoyé des renforts, dont 2.000 effectifs, vers la zone du conflit à l’ouest de Ma’reb.
Les forces yéménites se préparent à une deuxième série d’attaques contre les zones pétrolifères et gazières à Ma’reb, tandis que les mercenaires saoudiens doivent s’y rendre depuis les provinces de Taez, Abyan et de la côte occidentale, précise le journal Al-Araby Al-Jadeed.
Wilayat Ma’reb
La nouvelle intervient alors que le service de sécurité et de renseignement de Sanaa a révélé des informations sur al-Qaïda et ses activités dans la province de Ma’reb, ainsi que sur la structure organisationnelle de la soi-disant Wilayat de Ma’reb.
Le rapport révèle « les abris, les maisons, les fermes que les terroristes utilisent, les hôtels qu’ils fréquentent, ainsi que leurs entrepôts d’armes et de munitions, les camps de formation, les itinéraires de contrebande qu’ils empruntent, leur relation avec les mercenaires pro-Hadi et leur présence sur les fronts de bataille », rapporte la télévision yéménite AlMasirah, citée par le site iranien francophone PressTV.
Révélant ces informations, l’agence de sécurité et de renseignement du gouvernement de salut national yéménite entend informer l’opinion publique de l’étendue du complot contre le peuple yéménite, ainsi que le niveau du soutien que ces éléments criminels reçoivent des pays de la coalition, les USA à leur tête.
Il est d’ailleurs, prévu que ce rapport détaillé, accompagné de cartes et de coordonnées, soit distribué à divers médias locaux et étrangers.
Les responsables yéménites ont souligné à plusieurs reprises que les éléments d’Al-Qaïda et du groupe terroriste Daech ont utilisé la province de Ma’reb comme base d’attaques vers le Yémen.
Mais l’opération visant à libérer Ma’reb s’est heurtée à l’opposition des États-Unis et des Nations unies, qui n’ont pas encore pris de mesures sérieuses pour empêcher l’agression saoudienne contre cette province et le blocus imposé contre le Yémen.
Sans oublier que le groupe terroriste Daech a également récemment annoncé dans un communiqué s’être rangé du côté de la coalition saoudienne à Ma’reb.
Les missiles yéménites confirment l’incapacité de l’Arabie
Malgré tout, les victoires de l’armée yéménite et des Comités populaires Ansarullah -depuis le début de l’invasion du Yémen par la coalition saoudienne en mars 2015- n’ont pas manqué de faire parler d’elles.
L’armée de l’air yéménite a démontré l’incapacité de l’Arabie saoudite en attaquant à plusieurs reprises un certain nombre de sites sensibles saoudiens.
48 heures après le lancement de l’opération nommée “Cinquième offensive d’équilibre de dissuasion” dans le cadre d’une série d’opérations lancées à la mi-février, Ayssar Midani et Arnold De villa, analystes français, ont affirmé que l’offensive avait en quelque sorte montré la détermination des forces de Sanaa à se rendre progressivement vers les deux fronts de Jizan (sud de l’Arabie) et de Ma’reb mais aussi à y stabiliser leur présence.
Au cours de cette opération, les villes de Riyad et de Jizan ainsi que les aéroports militaires d’Abha et de Khamis Mushait, au sud de l’Arabie ont été pris pour cibles par des missiles balistiques et de croisière, neuf drones de type Samad-3 et six autres de type Qasef-2K.
Soulignant l’importance stratégique des fronts de Ma’reb et de Jizan ainsi que les difficultés à en prendre le contrôle, les deux analystes sont persuadés que toute suggestion US-OTAN quant à l’arrêt des conflits n’est qu’un véritable mensonge formulé à la hâte peu de temps avant que les armes de l’ennemi ne soient définitivement éteintes à Ma’reb.
Et d’ajouter : 85 % des territoires du Yémen sont sous le contrôle du gouvernement de Sanaa, et les drones yéménites ripostent aux frappes aériennes de la coalition saoudienne.
Appuyées par les tribus qui se sont alliées à Sanaa, les forces yéménites semblent toutefois attendre le moment opportun pour lancer les opérations de libération, Riyad cherchant de son côté, à y semer la discorde.
Selon ces analystes, le nouveau conflit a éclaté dans la soirée du lundi au mardi 2 février suite au lancement de l’attaque aux missiles balistiques des forces yéménites contre le port pétrolier de Jizan dans le sud-ouest de l’Arabie saoudite.
L’armée de l’air yéménite a réussi à pénétrer dans le ciel de Jizan et à paralyser les vols à Riyad en dépit du déploiement des systèmes de missiles US Patriot, ne s’agit-il pas d’un coup de poignard dans le dos de Mohamad ben Salmane, s’interrogent ces analystes.
Il est désormais difficile, indiquent-ils, de croire que les défenses aériennes saoudiennes puissent intercepter et détruire des missiles balistiques tels que le Zulfiqar dans le ciel du sud de l’Arabie saoudite, compte tenu de la capacité accrue des forces yéménites dans le domaine des missiles. Zulfiqar ayant traversé plusieurs systèmes de défense avant d’atteindre Riyad.