La dernière épouse de Jamal Khashoggi, l’opposant saoudien assassiné en 2018 par une équipe sécuritaire saoudienne, a fait de nouvelles révélations sur les causes de son assassinat.
Lors d’un entretien avec le journaliste libanais Sami Kleib, Hanane al-Aatar a assuré que son ex-époux n’était hostile à aucun membre de la famille royale en Arabie saoudite.
« Sa relation était bonne avec le prince héritier Mohamad ben Salmane », a-t-elle affirmé.
Et de poursuivre : « Khashoggi n’était ni un opposant ni un dissident. Il tentait de réussir au cœur d’une équation difficile dans le monde arabe. Il n’vit pas l’embarras du choix ».
« Il voulait porter la balle de la victoire d’une main, et celle de la démocratie de l’autre. Il ne voulait pas que le clivage ne se creuse davantage ni d’animosité entre lui et l’Arabie saoudite », a-t-elle ajouté.
Selon Mme Aatar, Khashoggi qui a été tué dans le consulat de son pays en Turquie s’attendait à du bon de la part du prince héritier.
« Il l’a soutenu lorsqu’il a combattu la corruption au début mais il avait certains reproches sur la manière de lutter contre la corruption et sur le degré de transparence dans la lutte contre elle », souligne-t-elle.
Elle révèle que pendant la visite de MBS aux Etats-Unis en 2018, il a voulu le rencontrer pour lui expliquer son point de vue mais cette rencontre n’a pas eu lieu.
Elle estime que la relation avec MBS avait commence à devenir tendue après avoir écrit son point de vue sur l’élection de Donald Trump en 2016.
« Jamal considérait que Trump représente la droite extrémiste ce qui était une position qui avait embarrassé le royaume », a-t-elle souligné.
Mme Aatar a révélé que Khashoggi a décidé de se rendre aux Etats-Unis non pas parce qu’il a refusé d’écrire contre le Qatar mais il avait senti qu’on tentait de le harceler.
« Il n’était pas contre le wahhabisme et estimait qu’il était le nerf de l’état saoudien. Mais il voulait qu’il évolue et soit plus compatible avec le monde actuel. Il exprimait son point de vue durant les réunions et les rencontres », a-t-elle précisé.
Sur son voyage en Turquie où il comptait s’acheter une maison , selon elle, et obtenir sa nationalité pour se déplacer plus librement, elle assure qu’il ne voulait pas être classé dans l’opposition et refusait de demander l’asile politique.
« Les services de renseignements turcs surveillait Khashoggi. Pourquoi ne l’ont-ils pas protégé », s’est-elle interrogée.
Elle a dit douter de toute l’histoire selon laquelle il voulait se marier avec Khadija Jankiz.
Le rapport de la CIA déclassifié récemment a conclu que le prince héritier avait donné son approbation à l’assassinat de Khashoggi en 2018 ou à son arrestation, rapportant que MBS considérait qu’il constituait une menace au royaume
Source: Médias