Les tribus, en tant que principal pilier de la société yéménite, jouent un rôle majeur dans les conflits. Dans ce droit fil, le quotidien libanais Al-Akhbar écrit : « La province de Ma’reb est devenue une véritable scène de coup d’État contre l’Arabie saoudite. Six ans après le jour où les miliciens de la coalition saoudienne ont pris le contrôle de la cette province stratégique, les tribus ne veulent plus obéir à la coalition saoudienne et signent des accords de paix avec l’armée et Ansarallah. Voici un coup dur pour l’Arabie saoudite qui comptait sur son influence historique à travers la province de Ma’reb. »
Al-Akhbar ajoute : « En septembre 2020, le gouvernement de Sanaa a réussi à signer un accord de paix avec la tribu Morad qui contrôle une importante partie de la province de Ma’reb. Cet accord a largement favorisé l’avancée de l’armée et d’Ansarullah vers cette région. »
« Des conflits sont actuellement en cours dans les territoires contrôlés par la tribu Obeida qui s’étendent depuis la banlieue de Ma’reb jusqu’à Wadi Obeida, Safer et al-Rawik, non loin de la frontière de l’Arabie saoudite ».
« Le gouvernement de Sanaa a déjà activé tous ses canaux de communication pour signer un accord de paix avec la tribu Obeida », indique aussi Al-Akhbar.
« Des sources concordantes ont révélé que le gouvernement de Sanaa avait déjà réussi à signer des accords de paix avec un certain nombre de dirigeants de la tribu Obeida, mais la conclusion de ces accords n’a pas été annoncée par crainte de menace contre la vie des signataires. Dans le même temps, le gouvernement de Sanaa essaie de contacter les dirigeants d’autres tribus de Ma’reb via les chefs d’Obeida avec qui il a conclu des accords de paix. »
Al-Akhbar poursuit : « En effet, le gouvernement de salut national est arrivé à tourner toutes les équations au détriment de la coalition saoudienne et du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi. Le feu vert des tribus de Ma’reb à Sanaa puise son origine dans les erreurs commises pendant les six dernières années par le parti al-Islah, proche des Frères musulmans, qui a mis la main sur les revenus de la province de Maarib à coup de force et d’armes, ce qui n’a pas du tout plu aux tribus de cette province. Pire encore, les miliciens d’al-Islah ont écrasé, par des chars, les domiciles des familles appartenant à la tribu al-Achraf fin 2019 avant d’incendier leurs fermes. En 2020, un groupe du parti d’al-Islah a massacré des membres de la tribu Al-Sabiaan dont un certain nombre de dirigeants de cette tribu. »
« Dans la foulée, la coalition saoudienne a récemment augmenté la pression sur les tribus de Ma’reb surtout les dirigeants des tribus qui ont signé un accord de paix avec le gouvernement de Sanaa. Il y a deux semaines, des chasseurs de l’aviation saoudienne ont bombardé la tribu de Mohammed Ali Taïman dans la région d’al-Zor pour avoir conclu un accord de paix avec le gouvernement de Sanaa. »
Al-Akhbar indique : « Les responsables du gouvernement de Sanaa ont jusqu’ici contacté des centaines d’officiers et de dirigeants du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi. Le résultat ? Un certain nombre d’entre eux ont rejoint les rangs de Sanaa, ce qui a suscité une forte division au sein des mercenaires pro-saoudiens. Une brigade de l’infanterie 117 a ainsi rejoint les forces de Sanaa ».
Source: Avec PressTV