Le nombre des essais nucléaires effectués par la France, sous prétexte de la recherche scientifique, a atteint «17 explosions, en plus d’autres essais complémentaires», a déclaré le chef de service du génie de combat du Commandement des forces terrestres, le général Bouzid Boufrioua dans un entretien à la revue El-Djeïch.
Il a assuré que la France doit «assumer ses responsabilités historiques» à travers la décontamination des sites des essais nucléaires effectués dans le Sahara algérien et l’indemnisation des personnes souffrant de pathologies conséquentes à ces essais atomiques.
Evoquant la ratification par 122 Etats de l’Assemblée générale de l’ONU, le 7 juillet 2017, d’un nouveau traité sur l’interdiction des armes nucléaires, ce responsable, indique que «le principe du « pollueur-payeur » y a été d’ailleurs introduit et reconnu officiellement.
« C’est la première fois que la communauté internationale demande aux puissances nucléaires de rectifier les erreurs du passé», a-t-il soutenu.
Il a précisé, à ce propos, que le nombre des essais nucléaires effectués par la France, sous prétexte de la recherche scientifique, a atteint «17 explosions (4 en surface à Reggane et 13 souterraines à In Ekker), en plus d’autres essais complémentaires». La France a procédé à ces essais nucléaires entre 1961 et 1966.
Les essais en surface effectués à Reggane, a-t-il poursuivi, «ont causé la pollution d’une grande partie du sud algérien».
«Leurs effets se sont étendus jusqu’aux pays africains voisins, alors qu’un nombre d’essais souterrains a échappé au contrôle, ce qui a provoqué la propagation des produits de fission due à l’explosion et la pollution de vastes zones», a-t-il ajouté.
Détaillant les conséquences de ces essais, le général Bouzid Boufrioua cite «les déchets immenses très radioactifs et de longue vie, certains sont enfouis sous terre et d’autres sont laissés à l’air libre, sans oublier les radiations répandues sur de vastes surfaces, causant un grand nombre de victimes parmi la population locale et des dégâts à l’environnement qui perdurent hélas jusqu’à nos jours».
Le général algérien a révélé que l’Etat a effectué des travaux de protection et d’assainissement des sites qui furent le théâtre des essais nucléaires français dans le désert.
Il a aussi déployé une formation de sécurisation dans les sites, procédé à la «marcation et quadrillage des frontières des sites», à «la reconnaissance et surveillance aérienne des zones polluées», «la sécurisation sanitaire des éléments et assistance médicale de la population locale», et au «contrôle et analyse périodique des sources d’eau et fermeture des puits près des zones polluées», a-t-il précisé.
«Nous avons réussi à éradiquer le phénomène lié à l’enlèvement aléatoire des déchets radioactifs et empêché les citoyens de s’approcher des zones polluées, en plus du suivi continu de la situation radioactive», a-t-il encore ajouté. Déplorant toutefois « l’absence d’informations techniques sur la nature des explosions nucléaires et le matériel pollué enfoui».
Il a qualifié cette absence de données sur ces essais de «crime majeur commis par la France coloniale».
Source: Avec Sputnik