Les manifestations qui ont éclaté dans la ville de Tripoli, au nord du Liban ont dégénéré en affrontements entre des émeutiers dont certains semblaient armés et les forces de sécurité libanaises.
Il y a eu un tué parmi les manifestants et 226 blessés parmi les civils et les militaires, a indiqué l’Agence de presse nationale ANI.
20 membres des forces de l’ordre ont été blessés après avoir été attaqués aux grenades militaires, ont rapporté des sources sur place pour al-Mayadeen Tv.
Sur leur page Twitter, les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont assuré que des bombes de fabrication russe de type RGD-5 ont été tirées contre leurs éléments chargés de la sécurité durant les manifestations.
Ces accrochages ont éclaté lorsque les manifestants ont tenté dans l’après-midi du mercredi 27 janvier de lancer l’assaut contre le bâtiment du Sérail où siège le gouverneur de Tripoli. Jetant des cocktails Molotov , des cailloux et des pétards en direction des FSI qui ont riposté en utilisant des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc.
Dans la soirée des tirs de feu d’origine non identifiés ont été entendues durant les rassemblements.
Omar Tiba, 29 ans, qui a été blessé dans la nuit dans des conditions non encore élucidées a succombé ce jeudi matin. Originaire du pauvre quartier de Bab Tabbané, il était boulanger. Son frère avance « qu’il ne faisait pas partie des manifestants mais suivait ce qui se passait ».
Les premières manifestations de Tripoli ont été organisées le lundi 25 janvier pour protester contre le confinement décrété par le gouvernement pour juguler la propagation du Covid-19 qui avait atteint ces dernières semaines des proportions dangereuses. Il y a eu ce jour-là 30 blessés selon la Croix rouge. Elles se sont poursuivies le mardi 26 janvier et le nombre des blessés est monté à 45.
Commentant les évènements de Tripoli, une source proche de la présidence de la république semble soupçonner les réelles intentions des manifestants.
Elle a dénoncé une politique destinée « à tordre le bras » au chef de l’Etat Michel Aoun, assurant qu’elle ne portera pas ses fruits. « L’exploitation des instincts des gens pour une échéance gouvernementale est inutile », a précisé cette source pour al-Mayadeen Tv. Elle faisait allusion à la formation du gouvernement qui bute sur l’obstination du Premier ministre désigné Saad Hariri à vouloir nommer les ministres chrétiens, alors que leur désignation relevait ces dernières années de la responsabilité du chef de l’état.
Selon l’AFP, les manifestants se sont massées ce jeudi devant les maisons de certains des plus grands politiciens libanais, incendiant des bennes à ordures et brisant des caméras de surveillance.
Source: Médias