Le gouvernement américain de Donald Trump a annoncé dimanche 10 janvier au soir, à dix jours de la fin de son mandat, qu’il allait inscrire Ansarullah du Yémen sur sa liste noire des groupes «terroristes», ce qui risque selon les organisations internationales d’aggraver la crise humanitaire.
Cette sanction vise à tenir Ansarullah (Houthis) «pour responsables de leurs actes terroristes, notamment pour les attaques transfrontalières menaçant les populations civiles, les infrastructures et le transport maritime», a déclaré le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo dans un communiqué diffusé dans la nuit.
En réaction, les forces d’Ansarullah ont condamné leur désignation comme groupe «terroriste» par l’administration américaine sortante du président Donald Trump et ont dit se réserver le droit d’y riposter.
«Les Américains sont à l’origine du terrorisme. La politique et les actions de l’administration Trump sont du terrorisme aussi. Ses politiques reflètent une pensée en crise et sont condamnables et nous avons le droit d’y riposter», a déclaré sur Twitter un haut responsable d’Ansarullah, Mohamed Ali al-Houthi.
Ansarullah est un mouvement de résistance yéménite qui fait face à la guerre lancée par la coalition saoudo-émirati-US contre le Yémen depuis mars 2015. Les opérations de dissuasion menées par le mouvement Ansarullah contre des cibles militaires saoudiennes au Yémen ou au delà des frontières, ont jusqu’à présent empêché l’Arabie de s’emparer du Yémen.
Cette guerre a causé la mort des dizaines de milliers de Yéménites et provoqué la pire crise humanitaire dans le monde, selon l’ONU.
Selon un rapport publié, dimanche, par le comité des droits de l’Homme à Sanaa 16 802 civils, dont 3 753 enfants et 2 361 femmes ont été tués ainsi que 19 375 autres ont été blessés, dont 4 036 enfants et 2994 femmes, suite aux bombardements saoudiens contre différentes régions du Yémen. Plus d’un million de Yéménites ont également fui leurs maisons et villages vers d’autres régions.
« Le blocus saoudien terrestre, aérien et maritime contre ce pays le plus pauvre de la péninsule arabe a amplifié le taux de pauvreté qui s’est élevé à 80%. Le taux de chômage a atteint 65% et plus de 60% des Yéménites souffrent de famine », précise ce rapport.
Sources: AlMasirah + AFP